Pendant que les drépanocytaires souffrent durant cette saison pluvieuse, le centre de prise en charge de cette maladie est confronté à d’énormes difficultés. Ce centre qui prend en charge au moins 4.000 malades à travers le pays, ne dispose que de 22 lits d’hospitalisation. Une situation qui inquiète les malades et les responsables de cette unité. Ceux-ci demandent une aide du gouvernement et de ses partenaires.
Situé dans le 2ème arrondissement de Bangui, ce centre a vu le jour en juillet 2018. Avec une vingtaine d’agents qualifiés, il demeure la seule structure de traitement de la drépanocytose. Selon les responsables, il prend en charge plus de 4.000 malades avec un taux de fréquentation de 200 patients/mois. Un des responsables détaille la prise en charge.
« La drépanocytose est reconnaissable par des tests à partir du 4ème mois. Ici en 1 mois, on peut recevoir environ 200 malades. Lorsqu’un malade arrive avec des douleurs, on lui donne des antalgiques habituels. Si cela ne tient pas, obligatoirement, on doit contrôler l’hémoglobine. Si ces douleurs persistent, on l’amène directement en urgence » affirme Jean Logas Gbongaré, major du centre.
Dans la salle d’hospitalisation où deux patients partagent le même lit, une seule question est sur les lèvres des parents : l’éternel calvaire de leur enfant.
« Pour nous, c’est toujours un chagrin »
« C’est une maladie qui donne beaucoup de peine aux parents. Elle fait dépenser énormément. Pour ma fille, on a découvert qu’elle a cette maladie depuis sa naissance. Souvent quand elle fait la fièvre, nous l’emmenons ici pour des soins. Surtout en cette période pluvieuse. Pour nous les parents, c’est toujours un chagrin » se plaint Bienvenue Koumangou, mère d’une patiente.
« Face à cette situation et vu le manque de moyens financiers dont font face certains parents, l’on plaide pour une aide conséquente à ce centre de prise en charge », rajoute -t-elle.
« Sans argent, ça sera dramatique »
« C’est très pénible. S’il y avait une prise en charge adéquate, ça pourrait nous soulager. Nous appelons le gouvernement et ses partenaires à songer à la situation de ces enfants. Nous dépensons énormément. Sans argent, je pense que ça sera dramatique » implore Armand Toungoussara, père d’un patient.
D’après le ministère de la Santé, plus de 22.000 personnes à majorité des enfants de 0 à 5 ans, souffrent de la drépanocytose en République centrafricaine. Cependant l’unique centre de traitement, basé à Bangui, ne prend en charge qu’environ 4.000 patients. Toutefois, ce centre manque de personnels qualifiés et de moyens de fonctionnement.