Les accusés de crimes de guerre dans l’affaire Koundjili et Lemouna continuent de faire leurs dépositions devant la Cour pénale spéciale (CPS) à Bangui. Le prévenu Yahouba Ousmane a été auditionné toute la journée du 18 mai par les juges. Il reconnaît avoir été le chef-adjoint de la mission qui s’est rendue dans le village Lemouna en mai 2019, où 22 civils ont été abattus. Mais il rejette son implication directe dans la commission du crime.
Yaouba Ousmane, 38 ans, est présenté par l’accusation comme le chef-adjoint de la base de Ngaoundaye dans la préfecture de Lim-Pendé, pour le compte du mouvement armé 3R. Il a également été chef de la mission qui s’est rendue dans le village Lemouna en mai 2019. Mission à l’issue de laquelle, 22 civils avaient été froidement abattus. Selon l’ordonnance de renvoi devant la Cour pénale spéciale, l’accusé avait été appelé depuis Ngaoundaye pour venir en renfort à l’équipe de Litélé pour une mission de récupération de bœufs. Bœufs qui auraient été volés par des éléments de la Révolution Justice (RJ) aux alentours de Lemouna.
Selon les propos de l’accusé, l’instruction de récupérer, de gré ou de force, les cheptels volés était donnée par Issa Sallet Adoum alias Bozizé. Par ailleurs, il ajoute que les coups de feu qui ont occasionné la mort de ces victimes, ont été ceux, tirés par son supérieur Issa Sallet Adoum qui, dès son arrivée, a délibérément ouvert le feu sans avertissement sur la population réunie.
La défense, représentée par maître Paul Yakola, a, quant à elle, soulevé l’aspect de la baïonnette intelligente de son client, qui a refusé d’exécuter à la lettre l’instruction d’Issa Sallet. Les associations des victimes, de leur côté, se disent satisfaites de l’avancée des travaux qui, d’ailleurs, continuent afin de rendre justice à la mémoire de plus de 40 civils tués dans ce drame.
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