Certaines organisations proches du pouvoir se montrent de plus en plus violentes dans leur communication ; allant jusqu’à mettre en garde contre des manifestations pacifiques. D’autres profèrent des menaces contre des personnalités et institutions internationales. Cette attitude suscite beaucoup d’inquiétudes au sein de la population. Face à cela, le médiateur de la République appelle ces entités à prôner la paix.
Parmi ces organisations qui se revendiquent de la société civile, il y a Talitakum. Cette organisation multiplie ces derniers jours des messages à caractère violent, allant jusqu’à annoncer des veillées d’arme dans la capitale pour faire barrage à un appel à manifester contre la hausse des prix des denrées alimentaires. Pendant que de nombreux centrafricains s’inquiètent de la nature de ces déclarations, les responsables, eux, justifient leur démarche.
« Nous parlerons jusqu’à notre dernier souffle »
« Cette association est représentée dans 250 pays, y compris la République centrafricaine. Elle a pour objectif de dénoncer les traitements inhumains, les coups d’Etat et les tueries. Si les droits de l’Homme ne sont pas respectés, nous continuerons à dénoncer. Nous n’allons pas reculer. Nous parlerons jusqu’à notre dernier souffle », déclare Didacien Kossimatchi, coordonnateur pays de Talitakum.
Plusieurs fois, des organisations comme le « Front républicain, Talitakum, Galaxie 3003, la Coscipac et bien d’autres », s’affrontent à travers des messages haineux. Ces dernières, dans leurs déclarations, vont jusqu’à se substituer aux pouvoirs publics. Ainsi pour la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme, le pays amorce un virage à 180 degrés.
« Nous sommes en train de sortir de la démocratie »
« Lorsque nous rentrons dans une situation, où la présidence de la République, l’Assemblée nationale et le gouvernement n’ont pas parlé, et que c’est d’autres associations, non reconnues par la Constitution, qui disent : nous allons traquer, nous allons mettre des cellules, nous allons attraper, c’est que nous sommes en train de sortir de la démocratie », fait savoir Joseph Bindoumi, président de la Ligue centrafricaine des droits de l’Homme.
Face à la montée de ces messages de haine ou d’incitation à la violence, le Conseil national de médiation appelle toutes les parties à cultiver la paix.
« Que toutes les parties s’asseyent et se parlent »
« Je lance donc un appel à nos concitoyens. Il faut que les parties se retrouvent, s’asseyent et se parlent ensemble de manière à trouver des solutions communes, compréhensibles et mutuelles. Ce n’est que par cette voie que nous pouvons évoluer et amener notre pays vers un réel développement », lance El-Hadj Moussa Laurent Ngon Baba, médiateur de la République.
Aujourd’hui, de nombreux centrafricains s’interrogent sur le silence du gouvernement face à la montée de ces messages de haine à travers le pays. Des messages qui vont jusqu’à cibler des institutions internationales et partenaires de la République centrafricaine.