A Obo dans la préfecture du Haut-Mbomou, les autorités locales et le comité local de paix se sont engagés pour le retour des membres de la communauté musulmane, jadis, vivant dans la ville avant la crise sécuritaire en 2020. Pour faciliter ce retour de plus de 600 musulmans et 200 éleveurs peuhls, une rencontre, dite dialogue, a été organisée du 23 au 24 mai dans la ville.
L’objectif de ce « dialogue » est d’amener la population à accepter facilement la communauté musulmane, autrefois accusée de connivence avec des éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), auteurs de plusieurs exactions dans la région. C’est le cas de l’attaque de la base des Forces armées centrafricaines d’Obo, le 20 mai 2020. Cette rencontre de deux jours a permis aux autorités et aux responsables de la communauté musulmane de signer des engagements pour préserver la paix et la cohésion sociale. Une initiative qui, selon les signataires, va leur permettre de recommencer à vivre ensemble.
« Que la hache de guerre soit enterrée«
« Tout le monde est d’accord pour notre retour. A mon avis, il n’y a pas de problème ici à Obo. Je profite de l’occasion pour remercier le préfet, le maire ainsi que toutes les couches sociales qui m’ont chaleureusement accueilli. Après ce dialogue, nous voulons qu’il ait la paix et que la hache de guerre soit enterrée » s’est réjoui l’imam Zakaria Assane, membre de la communauté musulmane.
Pour les autorités locales, cette initiative est le fruit d’un engagement consensuel pour un vivre ensemble dans la localité.
« Je ferai tout pour préserver cet acquis »
« Tout d’abord, je remercie ceux qui ont mis la main à la pâte. Notamment, les autorités et les responsables religieux. Si aujourd’hui on est arrivés là, c’est parce qu’on s’est résolument mis au travail. En ma qualité de premier représentant de l’Etat, je ferai de mon mieux pour préserver cet acquis » a fait savoir Jude Ngayoko, préfet du Haut-Mbomou.
Cependant, que faire pour pérenniser cet élan du vivre ensemble entre les communautés qui se méfient l’une de l’autre ?
« Pour la pérennisation de cet accord, nous nous appuierons sur les différents mécanismes. A savoir : le comité local de paix et de réconciliation, la plateforme des confessions religieuses et la Minusca. Nous allons d’abord mettre en exergue la sensibilisation afin que cet accord soit vulgarisé pour une meilleure compréhension » a précisé l’abbé Francis Bangamoté, président du comité local de paix et de réconciliation.
Après l’attaque, le 20 mai 2020, d’une des positions des Forces armées centrafricaines dans la ville d’Obo par les rebelles de l’UPC, la communauté musulmane et même les éleveurs ont quitté la ville par peur de représailles. Cette initiative de réconciliation intervient après plusieurs autres, initiées dans les préfectures de la Vakaga, Haute-Kotto, Bamingui-Bangoran et bien d’autres.
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