L’audience de la Cour Pénale Spéciale (CPS) se poursuit à Bangui. Cependant, les victimes de Koundili et Lemouna suivent ces audiences dans la peur à cause de la présence des groupes armés qui sont encore actifs dans la région. Pour des questions de sécurité, les victimes sont réticentes à parler de leurs vécus et attentes sur les ondes.
Malgré la comparution des présumés auteurs des crimes de Koundjili et Lemouna devant la Cour pénale spéciale à Bangui, les victimes qui suivent chaque détail du procès ne sont pas libres. Elles sont partagées entre la volonté de connaître les causes de leur malheur en 2019 d’une part et d’autre part, la crainte de représailles à cause des 3R qui sont présents dans la région.
« Nous continuons de cohabiter avec nos bourreaux »
Abordé le sujet avec les ressortissants de Koundjili et Lemouna suscite des frémissements pour eux. C’est le cas de Armand qui témoigne du climat de peur qui continue d’animer la population.
« Nous sommes conscients de la situation, mais là où nous sommes, nous vivons encore avec les rebelles qui ne se sont pas désarmés. Nous voulons bien que la justice passe. Mais le contraste entre l’insécurité et la justice continue d’affecter le quotidien des victimes ici. Il est important pour les uns et les autres de ne pas s’aventurer sur ce terrain parce qu’ici, nous continuons de cohabiter avec nos bourreaux « , explique Armand.
Armand n’est pas le seul à évoquer cette situation de désespoir pour les victimes. Les mouvements des rebelles de 3R sont signalés dans la région de Koundjili, Lemouna et Loura au moment où comparaissent les principaux suspects, tous des membres de 3R, devant la CPS.
Cette situation remet sur la table la question de la sécurisation des victimes et la protection des témoins. Si les audiences de la CPS sont un début de soulagement, il n’en demeure pas moins que les victimes restent partagées entre Justice et peur de représailles.
Centrafrique : poursuite à Bangui des audiences de la CPS sur le massacre de Koundjili et Lemouna