Pour réduire la résistance des bactéries aux antibiotiques, la Société centrafricaine de pédiatrie entend passer à la vitesse supérieure. Cette institution a échangé le mercredi, 22 juin 2022 à Bangui, avec les acteurs du secteur de la santé en vue d’élaborer un plan national de prévention sur les conséquences de l’automédication, source de l’antibiorésistance.
Selon les spécialistes de la santé publique, l’automédication est la cause de plusieurs décès en Afrique et particulièrement en République centrafricaine. Un véritable problème de santé publique, dont les premières victimes sont les enfants.
«Si on croise les bras, ces microbes vont se renforcer »
« Nous avons commandé cette rencontre pour échanger avec tous les acteurs, notamment, les prescripteurs, les cliniciens, les laborantins et ceux qui font circuler les médicaments. Car aujourd’hui si on croise les bras, ces microbes vont davantage se renforcer pour être invulnérables. A ce stade, on aura plus d’autres solutions. Les enfants sont les plus exposés » a fait savoir professeur Jean-Chrysostome Gody, président de la Société centrafricaine de pédiatrie (Soceped).
Une thèse partagée par presque tous les acteurs du secteur. Ceux-ci ont même indiqué que bon nombre d’antibiotiques de dernière génération ne tiennent plus face à certaines infections.
« Les microbes sont de plus en plus résistants aux antibiotiques »
« Le niveau de cette antibiorésistance varie selon les localités. Puisque les pratiques de la prescription ne sont pas le mêmes partout. A ce jour, la majorité des bactéries qui sont à l’origine des infections chez nous, sont de plus en plus résistants aux antibiotiques que nous utilisons. Notamment, le microbe responsable de la fièvre typhoïde et les staphylocoques » a fait savoir professeur Gaspard Tepka, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de l’amitié de Bangui.
L’automédication est généralement due à une mauvaise prescription médicale. Selon la société centrafricaine de pédiatrie, une personne qui la pratique contribue au développement de la maladie et augmente la durée de son hospitalisation. D’après les données de l’Organisation mondiale de la santé, plus d’un million de personnes à travers le monde sont décédés en 2019 à cause de l’anti-biorésistance.