Certains réfugiés centrafricains qui ont choisi le retour volontaire au pays, se plaignent de leurs conditions de vie. Ceux-ci déplorent leur prise en charge par le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR). Radio Ndeke Luka est allée à la rencontre de Camille, un des rapatriés volontaires de 2021.
En novembre 2021, après plusieurs années d’exil, plus de 40 réfugiés centrafricains de la République démocratique du Congo sont rentrés à Bangui. Parmi ces personnes, il y avait Camille Martial Ngassoro. Désormais au bercail, cet homme, âgé d’une cinquantaine d’années, loue une petite baraque dans le 7ème arrondissement où il vit avec ses deux femmes ainsi que ses 13 enfants. Originaire de Ndjoukou dans la préfecture de la Kémo, Camille a choisi de vivre à Bangui après son rapatriement à cause de l’instabilité qui prévaut dans sa localité. A en croire ce dernier, depuis 7 mois, les choses sont de plus en plus difficiles pour sa famille et lui. Il pointe du doigt le Haut-commissariat pour les réfugiés.
« Après la première phase, rien n’a été fait »
« Pendant notre rapatriement, le HCR du Congo nous a promis qu’une fois à Bangui, nous serons pris en charge durant 6 mois. Sauf qu’après les 90.000 francs qu’on nous a remis à la première phase, rien n’est fait jusqu’à aujourd’hui. Nous sommes locataires, mais là, nous n’arrivons plus à payer nos loyers. En plus de cela, il y a la scolarité des enfants ainsi que des problèmes de santé » déplore Camille.
En réponse, le Haut-commissariat pour les réfugiés précise que les rapatriés ne sont plus à sa charge.
« Le reste revient au gouvernement »
« Nous faisons notre part en appuyant le gouvernement dans le processus de retour. A cet effet, on remet un paquet aux rapatriés qui reviennent dans leur pays. Après cette phase, nous travaillons dans le cadre d’appuis à certaines infrastructures communautaires de base, notamment, les écoles et les postes de santé à travers d’autres organisations non gouvernementales. Cependant, le reste d’accompagnement revient au gouvernement » précise Rose Yabdénou, responsable à la section solutions durables du HCR.
De son côté, le gouvernement centrafricain n’a pas encore réagi à ces multiples plaintes. A l’exemple de Camille, plusieurs autres rapatriés se sont retrouvés dans cette situation. Tous, ils attendent un appui du Haut-commissariat pour les réfugiés et du gouvernement pour leur réintégration.