Comment éviter à l’avenir, les errements du processus électoral de 2011 en Centrafrique ? C’est à cette question et à d’autres encore que doivent répondre les participants à une table ronde qui se tient à Bangui depuis lundi 18 avril. Elle est organisée par le bureau de NDI (National Democratic Institute) à Bangui.
Il s’agit précisément pour l’ensemble des acteurs du processus de faire l’autopsie sans complaisance des élections groupées de janvier dernier, afin de déterminer les maux qui sont à l’origine des dysfonctionnements enregistrés. Cet exercice intervient quelques jours après la proclamation du second tour des législatives du 27 mars dernier par la Cour Constitutionnelle.
Dans sa communication axée sur « l’Observation électorale : Enjeux et défis », Charles Armel Doubane, ancien ministre et expert a affirmé que « l’Observation électorale s’apparente à une sentinelle de la démocratie. Il vise à accompagner et assister les processus électoraux dans les pays d’Afrique et au-delà du continent africain », ajoute-t-il.
Au sujet du financement des élections, le conférencier a déclaré que cette question relève d’abord « de la souveraineté nationale. Les Etats devraient songer à financer eux-mêmes leurs élections avant l’assistance des partenaires », conclut-il.
Pour Charles Yaovi Djrekpo, Directeur national de (NDI) de la Cote d’Ivoire, « le but de la création des Commissions Electorales Indépendantes est de crédibiliser et donner une effectivité aux scrutins. L’idée a été de contribuer à la pérennisation de la paix et la promotion de la légitimité populaire », indique-t-il.
A l’ouverture des travaux, Mme Sahle Work Zewdé, Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en Centrafrique, a relevé qu’il faudra procéder d’abord à « une évaluation en bonne et du forme du processus électoral, avant de tirer une conclusion et formuler des recommandations ».
Sur le même sujet, Bernard Kpogaba, Directeur de cabinet au ministère de l’Administration du territoire, a souligné que « le pays a vécu des élections qui ont été émaillées de forces et faiblesses. Des faiblesses que se propose cette table ronde, a-t-il précisé, de corriger à travers des recommandations ».
Il faut dire que les consultations populaires du 23 janvier et 27 mars 2011, ont été décriées par l’opposition et par les observateurs internationaux en utilisant les formules diplomatiques d’usage. L’opposition avait d’ailleurs retiré tous ses candidats au second tour des législatives. Pour elle, ces élections remportées dès le 1er tour par François Bozizé candidat à sa propre succession, ont été entachées de fraudes massives.
A titre de rappel, malgré l’annulation de certaines circonscriptions électorales par la Cour Constitutionnelle, le KNK au pouvoir dispose de plus 60 députés sur 105, dans la prochaine législature centrafricaine.
Les travaux de cette table ronde prennent fin ce mardi 19 avril. Les participants doivent formuler des recommandations pour qu’à l’avenir les nombreux errements constatés puissent être évités.