Après avoir été accusé de complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en République centrafricaine, la justice française ouvre une enquête sur des accusations visant le groupe Castel, géant français des boissons. Cette procédure fait suite à un rapport publié en août 2021 par l’ONG américaine The Sentry.
Il s’agit d’une enquête préliminaire ouverte, mercredi 29 juin 2022, à Paris en France. En août 2021, The l’ONG The Sentry avait publié un rapport affirmant que la Société sucrière de Centrafrique (Sucaf), filiale de la Société d’organisation, de management et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), elle-même contrôlée à 87% par le groupe Castel, avait « négocié un arrangement sécuritaire » avec, notamment l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un groupe armé opérant sur le sol centrafricain, accusé d’exactions.
Selon l’ONG américaine, cet « arrangement » visait à « sécuriser » son « usine et les champs de canne à sucre » et « tenter de protéger le monopole de la société. » En échange de la sécurisation du site, la Sucaf a mis en place un « système sophistiqué et informel pour financer les milices armées, par des paiements directs et indirects en espèces ainsi que par un soutien en nature sous forme d’entretien des véhicules et de fourniture de carburant »
Selon l’Agence France Presse, « le groupe Castel prend acte de l’ouverture de cette enquête », et assure qu’elle serait dans une « attitude de coopération pleine et entière avec la justice ». Pour sa part, Bangui n’a pas encore réagi à ce rebondissement dans la dénonciation faite l’an dernier par l’ONG The Sentry.
L’entreprise française Sucaf accusée de financement de milices violentes en Centrafrique