Depuis plusieurs semaines, l’initiative de modification de la Constitution divise les opinions et crée des tensions politiques dans le pays. Elle facilite également la montée des messages d’incitation à la haine et à la violence. Ainsi pour tenter de désamorcer cette tension, le médiateur de la République a échangé, ce jeudi 07 juillet 2022 à Bangui, avec certains leaders d’organisations de défense des droits de l’Homme et de la société civile.
Les échanges entre le médiateur de la République, El-Hadj Moussa Laurent Ngon-Baba, et les représentants de la société civile ont duré presque 2 heures. Présents à ce rendez-vous, Didacien Kossimatchi de la Galaxie nationale, Gervais Lakosso du Groupe de travail de la société civile, Bruno Hyacinthe Gbiegba de l’Observatoire centrafricain des droits de l’Homme et Parfait Zoga de la Coordination des organisations de la société civile (Ciongca). Certains participants ont promis d’apaiser la tension.
« Désormais, on va reculer »
« Nous sortons de cette rencontre avec la joie au cœur. Nous allons ainsi rendre compte à nos bases respectives. Désormais, on va reculer. Toutefois, la balle est dans le camp de nos frères d’en face. S’ils changent, il n’y aura plus de propos. Et si ce n’est pas le cas, la justice va faire son travail » a affirmé Didacien Kossimatchi, coordonnateur de la Galaxie nationale.
Selon les responsables de la société civile, ces messages de haine proviennent généralement des mouvements politiques. Notamment, le mouvement Centrafrique debout, le Front républicain, Galaxie nationale, Coscipac qui usurpent le nom de la société civile. C’est pourquoi, ils demandent au médiateur d’élargir cette rencontre.
Faire asseoir les partis politiques et la société civile
« Que le médiateur de la République appelle aussi les partis politiques pour échanger avec eux. Si possible convier un jour la société civile et les partis politiques à s’asseoir ensemble. Nous n’avions qu’une richesse en partage, c’est la République centrafricaine. Puisque, quand il y a ces appels à la violence et à la haine, on est tous fragilisés » a prôné Bruno Hyacinthe Gbiegba, membre de l’Observatoire centrafricain des droits de l’Homme.
Si cette rencontre semble être un succès, son initiateur de son côté, appelle au respect des lois de la République.
« Nous devons travailler dans le respect des lois »
« Je salue les acteurs qui ont répondu à cette réunion. Toutefois, je regrette l’absence de Coscipac. Des échanges, y ressort que tout le monde recherche le même but, à savoir l’intérêt du peuple centrafricain. Mais nous devons travailler dans le respect des lois et règlements du pays » a appelé El Hadj Moussa Laurent Ngon Baba, médiateur de la République.
Aujourd’hui, la question de modification de la Constitution du 30 mars 2016 divise la classe politique, mais aussi la société civile. Ce, depuis le lancement de cette procédure par le député de Mbaiki 1, Brice Kévin Kakpayen. Les messages de haine et de violence inondent également les réseaux sociaux. Une pratique qui, selon le Conseil national de médiation, risque de compromettre la cohabitation pacifique et l’ordre public.
Centrafrique: l’Onu s’inquiète de la persistance des violences et des messages de haine