L’expert indépendant de l’Onu sur les droits de l’Homme, Yao Agbetse, met en garde contre toute connivence avec des groupes armés en République centrafricaine. En mission début juillet dans le pays, l’expert a notamment mis en garde les entreprises privées qui entretiennent des liens avec les groupes armés. Dans un communiqué, il leur demande de cesser avec ces pratiques.
C’est une analyse publiée sur le site des Nations-Unies, section droits de l’Homme, qui alerte sur la situation des droits humains en République centrafricaine. Yao Agbetse, expert indépendant de l’Onu, appelle les entreprises qui « opèrent » sur le sol centrafricain et qui « coopèrent » directement ou indirectement avec les groupes armés, à cesser immédiatement. Car, selon lui, leurs pratiques ne resteront pas impunies.
Faire de l’impunité une priorité gouvernementale
L’expert onusien déplore le fait que les autorités centrafricaines « tardent à donner plein effet à l’engagement du président Touadéra « d’élever la lutte contre l’impunité au rang des priorités gouvernementales ».
Cependant, selon le rapport, depuis mars dernier, « certaines avancées ont été enregistrées ». Par exemple, au cours du premier semestre 2022, souligne l’expert indépendant de l’Onu, la Minusca a documenté au moins 436 incidents impliquant 1.319 victimes de violations des droits de l’Homme. D’après le rapport, ces données représentent une baisse de plus 42% en terme d’incidents et une baisse de plus de 24% en terme de victimes par rapport au dernier semestre de 2021.
« L’UPC d’Ali Darassa est responsable d’environ 36% des agressions attribuées aux groupes armés », a indiqué Yao Agbetse.
« Poursuites en vue et préoccupations de l’Onu »
L’expert indépendant a également exhorté les autorités centrafricaines à donner suite aux conclusions des enquêtes, menées par sa commission d’enquête spéciale établie en mai 2021, sur les allégations d’exactions commises par les Forces armées centrafricaines ; afin d’intenter des poursuites et procès contre les présumés auteurs.
Ce document demande que des actions concrètes soient menées eu égard aux sanctions du Conseil de sécurité des Nations-Unies. Sanctions qui visent plusieurs personnalités et responsables de groupes armés. Une fois de plus, le rapport revient sur les discours de haine, les incitations à la violence, la manipulation et la désinformation qui prennent de l’ampleur dans les médias ainsi que sur les réseaux sociaux. Cette situation « empoisonne les relations entre les autorités centrafricaines, leurs partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile et entrave le processus de réconciliation et la marche vers la paix » a martelé Agbetse.
Enfin, l’Onu se préoccupe de ce que la suspension des aides budgétaires de la Banque mondiale et de l’Union européenne en 2021 risque de poser des problèmes à la croissance économique du pays, au financement des services publics essentiels ainsi qu’à la réduction de la pauvreté.
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