Plus de quatre (4) mois après la clôture du dialogue républicain, le comité de suivi des recommandations a été mis en place, ce 1er août 2022, par le président de la République. Les 11 membres qui le composent sont issus des partis politiques, des confessions religieuses et de la société civile. Gabriel Jean-Edouard Koyambounou est nommé à la tête dudit comité.
Après quelques mois d’attente, la composition du comité de suivi du dialogue républicain est dévoilée. 11 personnes issues des partis politiques, des pouvoirs publics, des confessions religieuses et de la société civile composent l’équipe. Elle est coordonnée par l’ancien Premier ministre, Gabriel Jean-Edouard Koyambounou et secondé de Benjamin Kaïgama, tous deux frondeurs de l’opposition, récompensés pour leur participation au dialogue républicain.
L’ancien député Augustin To-Sah Be-Nza, recalé par la Cour constitutionnelle en 2020, siège dans le comité au nom des pouvoirs publics avec l’ex députée Annette Ernestine Lamine. Gervais Lakosso, quant à lui, représente la société civile. Les confessions religieuses y sont représentées par Mamadou Ramady, l’opposition par Prospère Daouda, la majorité présidentielle par Thierry Patrick Akoloza, les partis centristes par Julie Mbolobé, la jeunesse par Wilfried Géraud Zoumalé et les organisations féminines par Yvette Modanga.
Pour avancer vite dans la mise en œuvre, les membres du comité, selon le décret, sont classés par catégorie et ont rang et prérogatives de ministres et conseillers spéciaux du chef de l’Etat.
Un enjeu derrière le privilège
Le dialogue républicain a élaboré au moins 600 recommandations dont une majeure partie était déjà l’œuvre du Forum national de Bangui dont le comité de suivi était piloté par le magistrat Joseph Bindoumi. Derrière ce privilège visant à faciliter la tâche aux membres du comité, se cache un enjeu. Notamment la nouvelle constitution dont l’idée avait été rejetée en bloc, en mars dernier, par le dialogue républicain et pour laquelle le gouvernement vient d’acter sa réécriture, allant ainsi à l’encontre de la volonté des participants à ce dialogue.
Outre la volonté du gouvernement, c’est aussi la proposition de loi du député de Mbaïki 1, Brice Kakpayen, qui contraste avec l’esprit et la lettre même des recommandations du dialogue républicain. Ce sera alors le premier test du comité dans un contexte où une frange de la classe politique s’oppose d’ores et déjà à ce projet de révision constitutionnelle.
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