Centrafrique : le Patrie et le Front républicain engagent une bataille devant la Cour constitutionnelle©Droits réservés
Le collège de la Cour constitutionnelle lors d'une audience en 2020

Centrafrique : le Patrie et le Front républicain engagent une bataille devant la Cour constitutionnelle

Jugeant illégale la démarche du pouvoir à convoquer un référendum constitutionnel, le parti politique Patrie introduit, ce 23 août 2022, un recours en annulation devant la Cour constitutionnelle. Si le Patrie juge illicite la démarche du gouvernement, le Front républicain, mouvement proche du pouvoir, contre-attaque devant la même cour.

Deux semaines après avoir bouté la requête du député de Bimbo 3, Joseph Bendounga, laquelle jugée prématurée par la Cour constitutionnelle, le parti Patrie de Me Crépin Mboli-Goumba trouve favorable, l’occasion de saisir la Cour constitutionnelle. Ceci, après l’adresse à la Nation du président de la République Faustin-Archange Touadéra, à l’occasion du 13 août, fête de l’Indépendance. Lors de ce discours, le chef de l’Etat s’est dit favorable à cette demande de réforme constitutionnelle. Ainsi pour le Patrie, la cour doit dire le droit.

« Notre requête ne sort pas de l’imaginaire« 

« Le jeu politique est adossé à une règle, c’est le droit. Et la constitution est là pour arbitrer le jeu politique. Nous nous sommes fondés sur les dispositions légales de la constitution pour attaquer ce projet de référendum. Notre requête ne sort pas de l’imaginaire. Ainsi, nous attendons de la Cour constitutionnelle l’interprétation de la loi en son article 95 dans dernier alinéa, lequel dit clairement que la cour est compétente pour interpréter la loi » soutient Roland Sylvestre Dawa, porte-parole du parti Patrie.

De son côté, le Front républicain, qui soutient les actions du pouvoir, a introduit, lui aussi, devant la Cour constitutionnelle, une requête en annulation de la démarche du Patrie. Pour lui, le combat, c’est dans les urnes. D’où l’organisation d’un référendum.

« Encouragez-nous à nous affronter dans les urnes« 

« On ne se substitue pas à la Cour constitutionnelle, mais on s’oppose à la requête qui a été introduite par maître Crépin Mboli-Goumba du Patrie. Le recours en annulation que nous avons acheminé, permet à la Cour constitutionnelle de s’imprégner de cette affaire. La cour doit savoir qu’il y a des compatriotes qui se lèvent pour solliciter une nouvelle constitution. Ainsi, la cour par la sagesse, doit encourager le Patrie à nous affronter par les urnes » rétorque Héritier Doneng, coordonnateur du Front républicain.

Depuis plusieurs mois, la question de la réforme constitutionnelle divise l’opinion en République centrafricaine. Plusieurs organisations de la société civile et partis politiques de l’opposition, regroupés au sein du Bloc républicain pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016, entendent faire échec à ce projet qui, selon eux, vise à offrir un troisième mandat au président de la République Faustin-Archange Touadéra.

Le 09 août dernier, l’Assemblée nationale s’est favorablement prononcée sur la mise en place d’une constituante chargée de rédiger une nouvelle loi fondamentale.

 

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