En République centrafricaine, le secteur médiatique n’est épargné des méfaits des rumeurs et de la désinformation. Certains hommes de médias, par amour du gain facile, deviennent des acteurs de propagation des fausses informations. Vincent Namrona, Rapporteur général au Haut conseil de la communication, déplore cette pratique et partage ses expériences au micro de la cellule #StopATènè de Radio Ndeke Luka.
- En tant qu’acteur principal du secteur des médias, que pensez-vous de la désinformation ?
«La désinformation fait très mal et commet beaucoup de dégâts dans notre pays surtout à travers les réseaux-sociaux. Le génocide au Rwanda a commencé par la désinformation et le résultat, nous le connaissons tous. Des innocents ont été tués et des familles ont été détruites à cause du mensonge et des rumeurs.»
- Quelle expérience avez-vous de la désinformation?
«Nous vivons les conséquences de la désinformation tous les jours. Tout ce que les gens disent sur les réseaux-sociaux est souvent pris comme de l’argent comptant. Les esprits faibles se laissent vaincre et sont prêts à s’en prendre à la vie privée des gens et à la sécurité publique des citoyens. Cela est triste. Je suis très inquiet aujourd’hui, parce que la politique qui aurait pu être un débat d’idées, argument contre argument, a laissé place à la haine et cette haine est favorisée par la désinformation entre l’opposition et le pouvoir.»
- Quelle attitude doit-on adopter en face d’une nouvelle (rumeurs ou désinformation) ?
« Une information, ce n’est pas la parole de Dieu qu’on prêche à l’église. Lorsque vous avez une information à votre disposition, la première des choses à faire, c’est de vérifier si les faits sont avérés. J’invite le public à vérifier toutes informations publiées sur les réseaux-sociaux et dans les journaux avant de pouvoir y croire ou les partager. Vous pouvez aussi contacter des gens pour vérifier si ce que vous avez entendu à la radio, lu sur les réseaux-sociaux ou dans les journaux, est vrai ou faux. Ceux-ci pourront vous aider à dénicher le vrai du faux. Même des journalistes et certaines autorités font de la désinformation à dessein pour servir des intérêts. Au public, attention ! Ne jamais considérer toutes informations comme de l’argent comptant. Prenez le temps de vérifier, vous-même, avant de vous faire votre propre opinion.»