L’ampleur de la désinformation et des messages de haine inquiète même parmi les hauts-responsables centrafricains. La diffamation, les appels à la haine et les injures sont érigés en pratique sur les réseaux sociaux. Pour Emile Gros-Raymond Nakombo, maire de Bangui, il faut discipliner si l’on veut mettre un terme à cette pratique. Il s’est confié à notre cellule de lutte contre la désinformation, #StopATènè.
- Comment mesurez-vous aujourd’hui l’impact de la désinformation en République centrafricaine ?
« J’ai toujours dénoncé le fait que nos jeunes soient facilement instrumentalisés via les outils des nouvelles technologies de l’information et de la communication. La tendance, aujourd’hui, est suicidaire et nous fait craindre le pire si l’usage de ces outils n’est pas fait avec responsabilité. Le virtuel est un terroir fertile pour des gens sans scrupules qui écrivent pour insulter, accuser et ternir l’image des autres. C’est regrettable!»
- Avez-vous été déjà victime de fausses informations ?
« J’en fais les frais tous les jours. Je ne peux les étaler ici. Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux et vous vous en rendrez compte. Ces propagandes distillées sapent les efforts consentis et donnent une autre image de vous dans votre communauté.»
- «En tant que Premier citoyen de la ville de Bangui, comment réagissez-vous à la montée des messages de haine en République centrafricaine?
« Pour mettre fin à cela, je pense qu’il faut traquer ces gens-là. Il n’y a pas de demi-mesure. On est en train de mettre un coup fatal à la formation et à la relève dans ce pays si on ne discipline pas. Sur ses méfaits de la société, je suis intransigeant et je ne peux pas tergiverser sur la question parce que cela fait partie de la formation de l’homme. Ce sont ces dérives qui font que nous avons des hommes vicieux même quand ils arrivent à un âge majeur. Donc, je suis pour la discipline et la rigueur ».
#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA.