Le monde entier célèbre, ce 05 octobre 2022, la journée mondiale des enseignantes et enseignants. Une journée déclarée par l’Organisation des Nations-unies pour l’Education, la Science et la Culture (Unesco) depuis 1994. En République centrafricaine, cette journée est presque passée inaperçue alors que la question du traitement salarial et des conditions de vie des enseignants reste pendante sur la table du gouvernement.
La journée mondiale des enseignantes et enseignants est célébrée tous les 05 octobre depuis 1994 à l’initiative de l’Unesco. Elle vise à rendre un hommage mérité aux enseignants pour l’importance du travail qu’ils accomplissent pour l’humanité à travers l’éducation. En République centrafricaine, l’Education reste un des défis importants à relever alors que les enseignants font partie des catégories des travailleurs les plus lésés. Depuis plusieurs mois, les syndicats sont en pourparlers avec le gouvernement pour l’amélioration des conditions de vie des enseignants.
« Beaucoup reste à faire »
« L’enseignant le plus gradé ne gagne au trop que 100.000 francs CFA. La prime de technicité des enseignants n’est que de 5.000 francs. Le contexte évolue mais notre situation sociale est restée la même. Les stages qui, à un moment, faisaient en sorte que les enseignants ne perdent pas la main pour s’adapter aux nouvelles conditions professionnelles, n’existent plus. Beaucoup reste à faire » a déploré Noël Ramadan, secrétaire général du Syndicat des enseignants de Centrafrique.
Certains enseignants s’expriment aussi à l’occasion de cette journée. Ils apprécient leur profession mais déplorent les conditions de travail.
« La meilleure chose à faire dans la vie, c’est de transmettre des connaissances. A travers ces connaissances, les tous petits pourront, à leur tour, devenir des responsables et aider au développement de notre pays » s’est réjoui Tony Bertrand Bédé, un enseignant du Fondamental 1.
Tony enseigne depuis 2008. Il a choisi le métier d’enseignant pour suivre les traces de son père. Il enseigne aujourd’hui à l’école ECAC Saint-Paul dans le 7e arr. de Bangui. Un métier noble, selon lui, mais ingrat.
« C’est ce qui a fait de moi, ce que je suis »
« Je me suis lancé dans cette profession après avoir fini mes études secondaires. Je suis allé poursuivre des études en Science de l’éducation au Cameroun, précisément à Yaoundé. Après avoir terminé, je suis allé au séminaire. L’église catholique m’avait pris et envoyé en Italie pour suivre la formation en l’Udo-péda. Et, c’est ce qui a fait de moi, ce que je suis aujourd’hui » a précisé Tony Bertrand Bédé.
Alors que le monde célèbre cette journée mondiale dédiée aux enseignants, beaucoup d’entre eux continuent de déplorer leurs conditions précaires de travail. En République centrafricaine, le gouvernement n’a fait aucune communication officielle sur cette journée.
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