Dans les préfectures de la Ouaka, de la Basse-Kotto et de la Vakaga, des civils font face à des tueries et des braquages perpétrés par des hommes en armes. Les autorités locales appellent au renforcement du dispositif militaire.
La situation sécuritaire est devenue préoccupante ces derniers jours dans certaines régions de la République Centrafricaine. On retient entre autres, la présence inquiétante d’hommes armés dans la Vakaga et des exactions de rebelles contre des civils dans les préfectures de la Ouaka et de la Basse Kotto.
Dans la nuit du samedi, 5 novembre 2022, un véhicule de transport de marchandises a été incendié non loin de Bambari, sur l’axe Ippy dans la préfecture de la Ouaka. Même si aucun bilan officiel n’est pour l’heure disponible, des sources locales qui attribuent cet acte aux éléments de l’UPC, actifs dans la région, indiquent une personne tuée et des blessés.
Semer la terreur
« Un véhicule, en partance de Bambari pour Bria, a été attaqué par les éléments armé au Pk 42, communément appelé « Zig-zag ». Le chauffeur a été abattu et les passagers se sont enfuis. Le véhicule et toute sa cargaison ont été incendiés par ces hommes en armes. Deux blessés ont été ramenés à l’hôpital et certains passagers sont déjà arrivés à Bambari » a témoigné Abel Matipata, président de la délégation spéciale de la ville de Bambari.
Par ailleurs dans la préfecture voisine de la Basse-Kotto, des hommes armés non- identifiés continuent de semer la terreur sur les différents axes routiers. Jeudi, ils avaient intercepté un convoi de commerçants de Bangassou, une équipe de onze personnes à bord de quatre motos. Ces hommes armés ont dépouillé les commerçants de tous leurs biens, libéré neuf et exécuté les deux autres. Sur Radio Ndeke Luka, le député de Bangassou, Maurice Bazzambo a condamné cet acte et a appelé le gouvernement à poursuivre les auteurs et à restaurer la sécurité sur les axes routiers. Pour avoir organisé l’enterrement des deux commerçants de Bangassou, le chef du village Agba a fait les frais. Ces hommes armés l’ont assassiné ce dimanche 6 novembre.
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« On pensait qu’après leur forfait de jeudi, ils allaient disparaître », s’est lamenté un habitant de Dimbi, proche du lieu du drame. Selon ce dernier, ces hommes armés ont érigé une barrière à 22 km de Dimbi sur l’axe Kongbo. « Vendredi, des commerçants à bord de motocyclettes, ont quitté Dimbi pour se rendre à Alindao. Arrivés au niveau du village Agba, ils sont tombés dans les mains des éléments de groupe armé. Ils ont été dépouillés de tous leurs biens, notamment l’argent devant leur permettre d’acheter des marchandises » a-t-il poursuivi. Plus au Nord dans une partie de la Vakaga, le regroupement des rebelles à Saraïvo, située à 85 kilomètres de Birao, continue de susciter des inquiétudes.
Pour ce fait, les autorités locales plaident pour le déploiement des troupes supplémentaires.« Des commerçants venus du Soudan ont aperçu plus de neuf pick-up Land-cruiser neufs, avec des armes. Selon eux, ce convoi se dirigeait vers Saraivo. Face à cette situation, le gouvernement doit envoyer des troupes supplémentaires pour sécuriser la ville de Birao et ses environs » a appelé Ahamat Moustapha Amgabo, Sultan-maire de Birao. Face aux agissements des hommes en armes, le préfet de la Vakaga organise une réunion de crise, ce lundi 07 novembre 2022 à Birao. Pour sa part, le gouvernement centrafricain ne s’est pas encore officiellement prononcé sur ce regain de tension à l’intérieur du pays. Regain de violences qui intervient après quelques mois d’accalmie retrouvée grâce à l’offensive des Forces armées centrafricaines et leurs alliés contre les rebelles après le putsch manqué du 13 janvier 2021.
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