Prévue le vendredi 4 novembre, l’audience de la Cour pénale spéciale (CPS) concernant la réparation aux victimes du massacre de Koundjili et Lemouna est reportée au 20 janvier 2023.
La CPS a annoncé vendredi le report de l’audience consacrée à la question de réparation due aux victimes du massacre d’au moins 36 civils en mai 2019 à Koundjili et Lemouna. Ceci à la suite de la demande des avocats pour diverses raisons.
Pour les avocats de la partie civile, en vue de procéder à une éventuelle réparation, il va falloir identifier les vraies victimes voire les proches de celles-ci. Ainsi pour réussir cette noble mission, les avocats de la défense comptent se rendre dans les prochains jours dans les villages de Koundjili et Lemouna, lieux du drame. Cependant du côté de la défense, l’on attend de la Cour les résultats des requêtes en appel.
Identifier les vraies victimes
« On ne peut pas déclarer un quelconque nombre sans pour autant apporter aucune pièce. Ainsi, nous allons nous rendre sur le terrain pour examiner les liens entre ces personnes. Nous irons à Koundjili et Lemouna pour rencontrer ces victimes, connaitre leurs préoccupations et leurs besoins. Je pense qu’avant le 20 janvier, on pourra faire tout ce travail » a fait savoir maitre André Olivier Manguéréka, avocat des parties civiles.
Les avocats de la défense eux, ont introduit une requête, cassant le premier verdict de la Cour pénale spéciale. Ils estiment dans leur demande qu’une audience de réparation ne peut être possible que si une dernière décision avait été rendue par la chambre d’Appel. Cependant du côté des victimes, c’est une grande satisfaction, notamment à Paoua, zone de la commission du crime.
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« Nous sommes très heureux après la condamnation, par la Cour pénale spéciale, des auteurs de ce crime. C’est vraiment un soulagement après l’annonce de ce verdict. Puisque lorsque quelqu’un vous fait du mal et que l’Etat ou la justice de votre pays vous soutienne et le condamne, cela nous soulage. Ce que vient de fait la CPS est un message fort à l’endroit de ceux qui continuent de sévir » s’est réjoui un parent de victime.
Lors de son premier verdict, la Cour pénale spéciale, tout en reconnaissant la culpabilité des trois prévenus, a condamné Issa Sallet Adoum à perpétuité. Tandis que Yahouba Ousmane et Mahamat Tahir, eux, ont écopé de 20 ans de prison « pour avoir commis des crimes de guerre et crime contre l’humanité ».
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