Initialement prévues pour le 22 janvier, les élections locales et municipales sont, pour une troisième fois, reportées. L’opposition démocratique appelle à une réforme profonde de l’institution afin de garantir la crédibilité des futures échéances.
Selon l’Autorité nationale des élections ANE, ce énième report est dû au retard accusé dans la mobilisation des fonds. A en croire son président, jusqu’à ce jour, seule la cartographie électorale a été effectuée. « On a fait un chronogramme. On a un budget qui a été préparé et diffusé. Malheureusement, on n’a pas le financement tel que prévu. Avec une partie de cet argent, nous avons pu faire la cartographie électorale. Après ceci, on devait mettre en place les démembrements, sauf que les financements n’étaient pas disponibles. Nous ne sommes pas en mesure d’organiser ces scrutins en janvier » a affirmé Barthélemy Mathias Morouba, président de l’Autorité nationale des élections.
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Pour sa part, l’opposition démocratique, appelant à une réforme profonde de l’ANE afin de garantir la crédibilité de ces futures échéances électorales. Elle indique qu’elle retire sa confiance au président de cette institution qu’elle accuse d’être à la solde du pouvoir de Bangui.
« Si nous voulons respecter la volonté du peuple, nous ne pouvons pas être complices d’un hold-up planifié et exécuté par l’ANE. Nous voulons un audit consensuel de l’institution en tirant toutes les leçons des manquements enregistrés lors des dernières élections. Si le président de l’ANE dirige un parti politique, allié du pouvoir, nous avons des raisons de nous poser des questions sur l’objectivité d’un tel leadership » a fait savoir Martin Ziguélé, porte-parole de l’opposition démocratique. Aujourd’hui, le seul défi reste la mobilisation des ressources financières pour l’organisation de ces échéances électorales. Les dernières élections municipales et locales organisées en République centrafricaine remontent à 1988.
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