D’après plusieurs sources locales, le soldat de la paix se serait suicidé. Mais cette version est contredite par la Minusca qui évoque une attaque.
Selon les premières informations parvenues à Radio Ndeke Luka, le casque bleu marocain de la Minusca s’est donné la mort avec son arme. D’après les témoignages, le soldat de la paix s’est suicidé pour protester contre le report de sa relève.
«J’ai été sur les lieux du drame. J’ai vu de mes yeux le corps avant qu’il ne soit transporté à la base locale de la Minusca. On m’a fait savoir qu’il s’est donné la mort car sa relève a été reportée. Ce soldat aurait passé près d’un an ici à Obo», a fait savoir Jude Ngayoko, Préfet du Haut-Mbomou.
Poussé à bout
D’autres sources font savoir que l’incident s’est produit, le jeudi 24 novembre, aux environs de 11h du matin alors que le soldat attendait son vol à l’aérodrome d’Obo. C’est l’annonce du report de son voyage qui l’aurait poussé à bout. « Certains témoins, que j’ai interrogés, ont fait savoir que le soldat de la Minusca se préparait à quitter la ville après plusieurs mois de service. Malheureusement, la nouvelle du report de son voyage l’a poussé à se suicider», a relaté Moïse Bakoua, correspondant de Radio Ndeke Luka à Obo.
Alors que les premiers témoignages évoquent un suicide, la Minusca balaie du revers de la main cette hypothèse. Dans un communiqué, publié ce 25 novembre, la mission de l’Onu en République centrafricaine a parlé d’une attaque. Selon la Minusca : « le casque bleu du contingent marocain est décédé suite à une attaque survenue jeudi matin à l’aérodrome d’Obo alors qu’il sécurisait, avec d’autres éléments de son contingent, le périmètre de l’aérodrome pour un atterrissage », a indiqué le communiqué de la Minusca.
– Lire aussi : 3 casques bleus de la Minusca tués dans l’explosion d’une mine dans le Nord-ouest
La mission onusienne en République centrafricaine a également fait savoir qu’elle a ouvert une enquête sur les circonstances du drame. « La Minusca a immédiatement ouvert une enquête sur les circonstances exactes de cette attaque », a poursuivi le communiqué avant de condamner « cette attaque sur un soldat de la paix ». Par ailleurs, la Minusca appelle les autorités centrafricaines à déployer des efforts pour identifier « les auteurs de cette attaque afin qu’ils soient rapidement traduits en justice ».
Suite à l’incident, le vol qui devait quitter la ville d’Obo ce jeudi pour se rendre à Bangui, a été décalé pour le lendemain. Le corps du soldat de la paix a été transféré ce vendredi à Bangui. Cette disparition tragique intervient dans un contexte où, même des éléments de l’armée nationale affectés dans cette localité distante de plus de 1.000 kilomètres de la capitale, sont difficilement relevés.
– Lire aussi : Centrafrique : la cheffe de la Minusca salue la restauration de l’autorité de l’Etat