Certains patients et le personnel soignant de l’hôpital de l’Amitié, dans le 4ème arrondissement de Bangui, se plaignent. Ils dénoncent le comportement de certains jeunes du quartier Foûh, qui érigent des barrières sur une partie de l’avenue du 15 mars en chantier.
A côté de la pharmacie de l’amitié jusqu’à l’entrée qui mène à Boy-rabe, des jeunes gens ont érigé une barrière qui empêche la libre circulation. Avec des gourdins en main, ils exigent des « frais de passage » et violentent les passants qui discutent leurs ordres. Les agissements de ces jeunes entravent l’accès des patients et du personnel soignant à l’hôpital de l’Amitié.
Difficile accès aux services
« Depuis pratiquement deux semaines, nous sommes confrontés à de sérieux problèmes. Nous ne pouvons pas descendre dans les services et travailler comme il faut. Les jeunes du quartier se dressent sur la voie et empêchent les gens de circuler en disant que c’est une voie qui est dans leur quartier. N’importe qui ne peut l’emprunter. Nous avons des urgences et pour les gérer, il faut que nous soyons à côté des malades » s’est indigné docteur Roch Mbetide Degana, gynécologue obstétricien à l’hôpital de l’Amitié.
Lundi 12 décembre, le Dr Darnaye, chef de service d’urologie, avait eu beaucoup de peine à se rendre à l’hôpital pour faire des interventions chirurgicales. Le major de ce service témoigne.
« Le jeudi 8 décembre 2022, le médecin devait venir opérer trois malades mais, ces jeunes l’ont empêché malgré qu’il avait présenté ses papiers. Il a contourné du côté du lycée de Gobongo où, la voie était aussi barricadée. Le médecin était obligé d’abandonner sa voiture pour venir à pied s’occuper des malades. Il y a trop de tracasseries surtout pour l’hôpital. Les médecins et les ambulances ne peuvent pas passer » a dénoncé Jacqueline Madjitoloum, major du service d’urologie à l’hôpital de l’Amitié.
– Lire aussi : Bangui : morgue en panne, l’hôpital de l’Amitié dégage de mauvaises odeurs
Un patient s’est plaint de son séjour prolongé à cause de l’absence de son médecin.
« Par rapport à l’absence du docteur, quand il promet de venir, il ne vient pas parce que la voie est barricadée. Quand il ne vient pas, je passe une nuit de plus. Je suis sous sérum alors, comment puis-je me lever pour rentrer » s’est plaint Jean Nestor, un patient.
Accès indispensable pour le personnel soignant
Face à cette situation, les responsables du département des travaux publics annoncent des mesures pour rétablir l’ordre sur cette voie en chantier.
« Nous avons érigé des barricades mais, il y a une exception pour l’équipe du personnel de l’hôpital. Toutes les dispositions nécessaires sont prises. Nous connaissons leurs voitures et nous les laissons passer librement. Mais, ce sont les jeunes du quartier qui s’érigent en personnel des travaux publics et mettent les barricades pour demander de l’argent aux médecins. La mission de contrôle est partie décompter la situation » a assuré Guismala Hamza, ministre des Travaux publics.
En attendant la fin des travaux, les plaignants demandent des voies secondaires pour circuler librement et accéder sans difficulté à l’hôpital. Dans des quartiers, des dos d’âne ou de gros cailloux obstruent les ruelles pour ainsi freiner la circulation. Pour les auteurs de ces actes, cela évite le soulèvement de la poussière.