Lors de sa récente tournée dans les préfectures de Lim-Pendé et l’Ouham-Pendé, le Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga a déploré les difficiles conditions de vie des habitants des localités de Bocaranga, Ndim, Ngaoundaye et Mann.
Selon l’Archevêque de Bangui, les populations de Bocaranga, Ndim, Ngaoundaye et Mann vivent dans la peur à cause de l’insécurité provoquée par des hommes armés. Le prélat souligne aussi que ces Centrafricains manquent du strict nécessaire pour leur survie. Constat fait lors de son passage, ce mois de décembre, dans ces localités, longtemps affectées par des conflits armés.
Angoisse et stress au quotidien
« Au niveau sécuritaire, certes, il y a des militaires qui sont revenus. Les gendarmes et autres mais, dans beaucoup d’endroits, les gens sont encore frileux, angoissés, stressés parce que pour eux, à tout moment, les rebelles peuvent arriver. Et, ils ont dit dans certains villages que quand les rebelles arrivent, ils pillent les maisons et disparaissent. Donc, les gens préfèrent rester dans la brousse parce que la sécurité n’y est pas encore et, ils préfèrent parfois dormir dehors » a déploré Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga.
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Pour le chef de l’Eglise catholique en Centrafrique, la situation humanitaire est catastrophique dans les villages et villes parcourus. Les personnes les plus affectées sont les femmes et les enfants.
Défendre la population
Il y a des femmes qui accouchent dans la brousse comme des b*tes. Ce sont des situations qui nous touchent et qui nous poussent à interpeller le gouvernement certes, qui a déjà déployé des efforts, de donner des moyens roulants aux FSI. Parfois, il y a des attaques et les gens sont à pied et ne peuvent pas aller défendre la population. Cela, je l’ai entendu et j’ai interpellé qui de droit pour que la situation change et que les gens se sentent protégés, sécurisés pour vaquer à leurs occupations » a fait savoir Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga.
Pour le prélat, la sécurité et la libre circulation des personnes et des biens restent une utopie pour ces populations.
« Zone rouge »
« Les gens veulent simplement aller dans leurs champs. Les jeunes veulent simplement aller acheter et revendre. Que chacun puisse avoir une libre circulation et c’est ça qui manque aussi dans cette région qu’on appelle zone rouge » a conclu le Cardinal.
La région du Nord-ouest de la République centrafricaine est encore en proie à l’insécurité malgré des efforts déployés dans la lutte contre les groupes armés. Ces forces non conventionnelles mènent des attaques surprise contre des positions des Forces armées centrafricaines et commettent des exactions sur les civils.
– A écouter : « Je pense que les gens peuvent revenir s’installer car les situations ont changé »