Un énième incendie, provoqué par le stockage anarchique de carburant, a causé d’énormes dégâts matériels à Cantonnier, ville centrafricaine frontalière avec le Cameroun. Le sinistre s’est produit le jour de Noël en début d’après-midi dans un entrepôt illégal de produits pétroliers.
Selon des témoignages recueillis par Radio Ndeke Luka, l’incendie s’est déclaré, dimanche 25 décembre, aux environs de 14H. L’imprudence d’un propriétaire de fûts contenant du carburant en serait à l’origine.
Plus de 600 fûts brulés
« C’est un jeune vendeur de carburant qui a provoqué l’incendie. Il a utilisé un démonte-pneu pour séparer les fûts entassés les uns sur les autres. A force de le faire, des étincelles ont jailli et provoqué une petite flamme. Au lieu d’alerter les autres, il a pris de l’eau pour éteindre le feu. C’est à ce moment que tout a commencé. Plus de six cents fûts de 200 litres chacun sont partis en fumée » a témoigné François d’Assises Nali, chef de poste de l’Agence de stabilisation et de régulation des prix des produits pétroliers (ASRP) de Béloko.
L’incendie était très violent et de rare intensité, vu le nombre de fûts d’essence brûlés. De loin, à plus d’un kilomètre, l’on pouvait apercevoir les flammes et la gigantesque fumée noire qui remontait au ciel. La localité ne disposant d’aucune structure de lutte contre les incendies, les dégâts ont été considérables. Plus d’une dizaine de maisons d’habitation, des biens mobiliers ainsi que deux camions ont été réduits en cendres.
Désolation et fortes attentes
« Après cet incendie, ma maison de trois chambres et une cuisine sont parties en fumée. Je suis veuve et c’est grâce à l’agriculture que j’ai construit cette maison. Je l’ai mise en location pour me permettre de m’occuper de mes enfants. Comme c’est brûler, il faut qu’on me construise une autre » a réclamé Sidonie Gbaya, propriétaire d’une maison.
Comme on le dit souvent, le malheur ne vient jamais seul. Un père de dix enfants a, non seulement vu ses maisons incendiées, mais, ses biens emportés par des personnes non identifiées.
« J’ai perdu quatre maisons. Je suis en train de construire une maison pour laquelle j’ai gardé la somme de 1 million cent mille francs CFA pour payer des tôles et des chevrons mais tout est brûlé. J’ai perdu tous mes biens. La motocyclette que j’avais sortie, les gens l’ont volée » a regretté Kevin Ngouabandayé, une victime.
Pour l’heure, les victimes de cet incendie se sont constituées en collectif pour déposer plainte au commissariat de police de Béloko pour la réparation des dommages subis.