Depuis l’arrêt des travaux de construction de la « rue des sœurs« à cause d’un conflit foncier, les nuages de poussière envahissent tout le secteur au passage des véhicules et motos. Dépassés, les habitants de cette partie de Bimbo demandent qu’une solution rapide soit trouvée.
Le décor est impressionnant lorsque l’on emprunte cette rue. Les maisons, les clôtures ainsi que les herbes aux abords de la chaussée prennent, toutes, la couleur de la poussière. Des gendarmes couchés rétrécissent non seulement la voie, mais rendent également la circulation difficile aux véhicules et motocyclettes.
Empêcher la poussière
« Nous avons vu que nous sommes en saison sèche et qu’il y a trop de poussière. C’est pourquoi, nous nous sommes mobilisés pour barricader cette route pour empêcher la poussière. Ce n’est pas pour empêcher la circulation. Juste pour éviter la poussière » affirme Bomek Mboya, un jeune du quartier.
A la Cité Mbembe 2, dans sa concession, Patricia, veuve et mère de 5 enfants, sèche le linge avec l’aide de l’une de ses filles. Elle ne comprend plus rien à cette situation.
Où irons-nous ?
« Les enfants ont fui la maison à cause de la poussière. Dans la maison, la poussière envahit les assiettes et même le lit. On sèche le linge dans la poussière et on mange dans la poussière. Mais où irons-nous dans ce pays ? » s’interroge Patricia.
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Au quartier Padre Pio, sur ce même axe, les portes et fenêtres de la plupart des maisons qui longent cette route sont fermées pour limiter l’entrée de la poussière à l’intérieur.
« Je suis enrhumée. La maison, les assiettes et la nourriture sont couvertes de poussière. C’est pourquoi nous fermons les portes et les fenêtres à tout moment pour empêcher la poussière » raconte Ingrid, une habitante du quartier Padre Pio.
Ce commerçant vend dans un kiosque au bord de la route. La poussière impacte négativement son commerce. Il demande aux autorités de lui venir au secours.
Arroser en attendant le goudron
« Je ne peux pas m’habiller convenablement et mes marchandises pourrissent à cause de la poussière. Je demande à ceux qui construisent cette route de l’arroser en attendant de mettre le goudron » se plaint François Pourou, un commerçant du secteur.
Selon les riverains, le blocage de la réhabilitation de la rue des sœurs résulte d’un litige foncier entre la société SAGI et un particulier. Ce dernier s’oppose à la démolition de sa clôture qui occupe une partie de la chaussée. Cet arrêt des travaux occasionne la poussière dans le secteur.
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