Les députés ont adopté, ce mardi 27 décembre 2022, la loi des finances 2023. Sur les 140 députés, 132 ont voté pour, 3 contre et 5 absents.
Après une année 2022 difficile en terme de mobilisation des fonds, le gouvernement a soumis aux élus de la Nation, un budget dit « d’austérité ». Il s’élève à plus de 234 milliards dont 133 milliards de ressources propres de l’Etat et 101 milliards de ressources extérieures attendues. Comme cette année, Bangui ne misera pas assez sur l’aide budgétaire de certains partenaires l’année prochaine.
C’est après des heures de débats houleux que les députés ont voté ce budget. Tous les ministères ont vu leurs lignes revues à la baisse. Cependant, cette mesure inquiète en ce qui concerne certains départements tels que l’Education, la Santé et de la Sécurité publique.
Inquiétudes
« Lorsqu’on consulte le budget, on se rend compte que certains départements clés tels que le ministère de l’Enseignement supérieur et bien d’autres, ont vu leur budget revu à la baisse. Cela nous rend perplexes et contredit les propos du gouvernement » a regretté Ernest Mizédio, député de Obo1.
Les élus de la Nation se sont alarmés sur la persistance de la crise d’hydrocarbures et exigent l’amélioration du climat des affaires afin d’apporter une solution à cette crise que traverse le pays. La Commission finances de l’Assemblée nationale a énuméré quelques recommandations à l’endroit du ministre des Finances, Hervé Ndoba.
« La Commission économie, finances et plan vous recommande la suppression des ventes parallèles des produits pétroliers ; la normalisation de l’importation et de la distribution du sucre sur toute l’étendue du territoire. La réglementation et la normalisation de l’importation et de la distribution du tabac sur toute l’étendue du territoire ; de veiller scrupuleusement sur les recettes générées par les départements sectoriels » a recommandé Guy Samuel Nganatoua, président de la commission finances.
Comment le gouvernement compte combler le déficit des 101 milliards de francs CFA sans espérer sur les ressources extérieures ? Le ministre Hervé Ndoba dévoile la stratégie du gouvernement.
Civisme fiscal
« Nous devons compter sur nos propres ressources. Et pour cela, nous avons des efforts à faire, des réformes à finaliser pour nous permettre de mobiliser largement les recettes domestiques. Nous sommes également en train de travailler extrêmement dur pour, justement, pouvoir mobiliser le maximum de recettes afin de faire face à nos charges régaliennes. Du côté de la population, nous appelons au civisme fiscal » a précisé Hervé Ndoba.
Concernant la crise d’hydrocarbures, le ministre des finances et du budget a annoncé une réunion prochaine avec le département concerné afin de trouver une solution pérenne à ce problème.