Les autorités centrafricaines et quelques jeunes centrafricains ont rendu hommage aux Martyrs du 18 janvier 1979, ce mercredi à Bangui. Une cérémonie officielle a été organisée devant le monument des Martyrs dans le 1er arrondissement de Bangui.
Comme à l’accoutumée, la cérémonie officielle a été marquée par des discours suivis de dépôt des gerbes de fleurs au pied du monument des Martyrs. Plus de 200 élèves, étudiants ainsi que quelques autorités et rescapés des évènements de 1979 y étaient présents.
Cette année, le gouvernement et la jeunesse se sont mis d’accord de commémorer le 18 Janvier à travers une semaine de la jeunesse. Lancée le 12 janvier 2023, la semaine a été consacrée au thème suivant : « Jeunesse face aux enjeux des élections municipales et régionales ».
Ainsi, plusieurs sujets en lien avec cette thématique ont été abordés. Cependant, plusieurs participants ont déploré le fait que les «vrais concernés» n’étaient pas mobilisés.
Histoire peu vulgarisée
« Nous pensons qu’une journée comme ça, on devrait sensibiliser les étudiants, les élèves etc. Malheureusement, ce qu’on observe c’est que l’histoire de la République centrafricaine n’est pas tellement vulgarisée. A part la commémoration de la mort de Boganda, qu’est-ce qu’on commémore sauf le 18 Janvier ? Le 18 janvier doit être ce qu’on appelle la chose publique de la jeunesse centrafricaine », a déclaré Dieudonné Salamatou, président du collectif national des anciens et patriotes de 1979.
Opportunités pour bien étudier
Beaucoup d’élèves et étudiants, qui ont pris part à la commémoration de cette date, disent avoir appris beaucoup de choses sur cet évènement du 18 Janvier 1979. Ces derniers souhaitent que le gouvernement en tire des leçons afin d’améliorer les conditions d’études de la génération actuelle.
« Notre priorité, c’est l’éducation. Que le gouvernement nous accompagne dans ce sens. J’ai appris que le 18 janvier a été une date marquante, car des élèves avaient été tués. Il faut que le gouvernement centrafricain nous donne l’opportunité de bien étudier », a souhaité Erica Zembrou, étudiante à l’Institut Gutschool.
Prise de conscience collective
Pour la commémoration du 18 Janvier de cette année, la partie gouvernementale a été représentée par plusieurs ministres, dont celui de la jeunesse et de l’éducation civique, Aristide Briand Reboas. Le membre du gouvernement a, dans son discours, rappelé la nécessité d’une prise de conscience collective.
«Cette semaine nationale de la jeunesse a été mise en place juste pour tirer des leçons. Dire, stop ! Plus jamais ça. Stop à la manipulation, stop au développement de la culture de guerres et de violences qui ont effondré nos systèmes de relations, nos mœurs et nos institutions. La jeunesse qui a été manipulée hier, se constitue aujourd’hui en jeunesse-solution. Et, il appartient à tous d’apporter sa pierre de contribution aux efforts de relèvement de notre pays », a martelé Aristide Briand Reboas.
Le 18 janvier 1979, sous le règne de feu Empereur Jean-Bedel Bokassa, des élèves et étudiants avaient été tués alors qu’ils manifestaient contre le port obligatoire de tenue scolaire. Depuis ce jour, en Centrafrique, une cérémonie est organisée tous les 18 janvier afin de rendre hommage à ceux qui sont appelés des « Martyrs ». Cependant, depuis quelques années, cette date est célébrée sous la bannière de la semaine de la jeunesse. Un changement qui n’est pas du goût de certains rescapés. Ces derniers dénoncent une «déformation de l’histoire» et «un manque de respect à la mémoire des Martyrs ».
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