L’ONG Human Right Watch demande que le ministre de l’Elevage, Hassan Bouba Ali, réponde devant la justice. Dans un rapport publié fin janvier sur l’impunité en République centrafricaine, cette organisation de défense des droits de l’Homme estime que si la justice doit être faite, elle doit nécessairement commencer par ce membre du gouvernement.
Lors d’une sortie médiatique à Ngakobo dans la préfecture de la Ouaka, alors qu’il était en visite de travail, le ministre centrafricain de l’Elevage, Hassan Bouba Ali, a réclamé justice pour les victimes. Cependant, ce vœu n’a pas bien été accueilli par l’ONG Human Right Watch. Cette organisation estime que la justice doit commencer par ce membre du gouvernement.
« Il faut commencer par lui-même »
« Lors de sa visite, il a fait une conférence de presse au cours de laquelle il a demandé justice pour toutes les violences perpétrées par les groupes armés. Nous, à Human Right Watch, on est tout à fait d’accord. Toutefois, notre recommandation à l’endroit du gouvernement, c’est de commencer avec lui-même », a exhorté Lewis Mudge, directeur Afrique de Human Right Watch.
Pour interpeller la communauté internationale sur cette affaire, Human Right Watch a publié, ce 31 janvier 2023, un rapport intitulé « Le summum de l’impunité en République centrafricaine ».
« Un mandat d’arrêt de la CPS pèse sur lui »
« Il faut rappeler que Human Right Watch est allée à Ngakobo plusieurs fois. On a échangé avec les victimes des violences faites par le groupe armé UPC, dont les actes de tuerie de civils. Ainsi, nous avons décidé de publier ce document pour rappeler au monde que, tout d’abord, M. Bouba était un des leaders de l’UPC. Secundo, un mandat d’arrêt de la Cour pénale spéciale pèse sur lui », a conclu Lewis Mudge.
Interpellé puis placé en détention provisoire à la prison du camp de Roux à Bangui, le 19 novembre 2021, Hassan Bouba Ali avait été exfiltré une semaine après par des éléments de la gendarmerie nationale pendant qu’il s’apprêtait à comparaître devant les juges d’instruction de la Cour pénale spéciale (CPS). Quelques jours après, le Haut-commissariat des droits de l’Homme de l’Onu a appelé les autorités centrafricaines à remettre en détention ce membre du gouvernement accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Mais l’homme est toujours en liberté et dit travailler pour le retour de la paix en Centrafrique.
– A écouter : Quel avenir pour la justice centrafricaine après la libération d’Hassan Bouba ?