La situation humanitaire est très alarmante à Alindao dans la Basse-Kotto. Environ 15.000 personnes vivent dans une extrême précarité sur les sites des déplacés de la ville.
Ces déplacés internes, qui ont déjà passé plus de cinq ans sous des habitations de fortune, manquent de protection, d’eau potable, de soins de qualité et de la nourriture. Les sinistrés en provenance des différentes localités de la Basse-Kotto attendent du gouvernement et de ses partenaires, des actions concrètes pour leur résilience.
Sur les quatre sites des déplacés de l’église Catholique de Alindao, c’est l’amertume, le chagrin et le désespoir qu’on lit sur les visages des résidants.
Précarité
« Nous n’avons pas de bons lits pour dormir convenablement. Nous avons tout perdu et nos enfants meurent de maladies chroniques. Nous vivons sous la menaces de maladies diarrhéiques car, il n’y a pas d’eau potable », a déploré Yvonne Ndiassi, une déplacée.
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Plusieurs déplacés indiquent que l’aide humanitaire qu’ils reçoivent n’est pas à la hauteur de leurs attentes. L’accès aux services sociaux de base reste un défi à relever. Une situation dénoncée par David Akibata, chef du bloc Thessalonique. Il a déjà passé six ans sur ce site.
« Rien n’est fait »
« Nous vivons une situation précaire sur le site de Thessalonique. Nous n’avons pas de douche et nous manquons d’aide. Les humanitaires nous venaient en aide dans un passé récent mais aujourd’hui, rien n’est fait en notre faveur », a dénoncé David Akibata.
Certains éleveurs auraient perdu presque tout leur cheptel lors de la crise sécuritaire que la préfecture a connue. L’économie de la région n’est pas au beau fixe.
Ruinés
« Nous n’avons plus de bœufs, poulets et moutons. Nous avons tout perdu. Qui nous viendra en aide ? Seul le gouvernement peut nous aider. Hier, un seul éleveur pouvait en avoir 200, certains 600 voire 1.000 bœufs. Mais aujourd’hui, nous sommes ruinés même pour cultiver, cela devient difficile pour nous », s’est apitoyé Amadou Yougouda, chef du bloc PK 3.
La coordination des actions humanitaire OCHA a mis en place des stratégies pour mobiliser des fonds en faveur des personnes vulnérables. Pour 2023, les besoins sont estimés à 466 millions de dollars soit 28 milliards de francs CFA pour la prise en charge d’au moins 2,5 millions de personnes.
Cibler les plus vulnérables
« Grâce au financement des bailleurs de fonds, nous avons déjà reçu de l’argent pour poursuivre l’assistance humanitaire. Vous savez, c’est un contexte très volatile et l’idée que nous avons, c’est de mettre les moyens là où les personnes sont plus vulnérables et plus touchées », a indiqué Tobias Schuldt, coordonnateur adjoint des actions humanitaires à OCHA.
La République centrafricaine lancera son plan de réponse humanitaire 2023 dans quelques jours. Un programme du gouvernement mis en œuvre par les acteurs humanitaires pour venir en aide aux personnes affectées par la crise sécuritaire. Selon des ONG locales, la volatilité du climat sécuritaire en cette saison sèche n’est pas favorable aux actions humanitaires en RCA.
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