Centrafrique : 4 ans après sa signature, bilan en demi-teinte pour l’APPR©Minusca
Photo de famille lors de la célébration du 1er anniversaire de la signature de l'APPR-RCA, le 06 février 2020

Centrafrique : 4 ans après sa signature, bilan en demi-teinte pour l’APPR

Quatre ans après la signature de l’entente politique entre le gouvernement centrafricain et 14 groupes armés pour le retour de la paix, le bilan est toujours mitigé. Beaucoup de défis restent à relever.  

Devant le chaos sécuritaire entretenu par les groupes armés, lequel fragilisait la gouvernance du pays, le gouvernement centrafricain a opté, fin janvier et début février 2019, pour une négociation directe avec les protagonistes de la crise. Une négociation facilitée par le Soudan de Omar El-Béchir, peu avant sa chute.

Les principaux engagements de cet accord étaient de cantonner les combattants, de faciliter leur désarmement afin que leurs groupes armés s’auto-dissolvent. Le gouvernement, en revanche, s’est engagé à nommer à des postes de responsabilité les principaux chefs rebelles et à encourager la formation des Unités spéciales mixtes de sécurité (USMS).

A écouter : L’APPR est-il encore utile au regard des résultats ? 

C’est dans ce contexte que certains représentants des groupes armés, notamment de Gontran Djono Ahaba, Hassan Bouba Ali, Gilbert Toumou Deya, Ali Darassa, Sidiki Abass, Mahamat Al-Khatim et bien d’autres ont été promus au gouvernement et au cabinet du Premier ministre. Cependant, tout cela n’a pas permis de bouger efficacement les lignes ; même si certains groupes armés, fidèles au pouvoir, se sont auto-dissous 3 ans après.

Quelques factions des 14 signataires de l’accord ont intensifié des attaques contre les positions des Forces armées centrafricaines faisant des morts et des déplacés dans plusieurs villes sous leur contrôle.

Disgrâce avec le pouvoir de Bangui

Comme si le lourd bilan humanitaire ne suffisait pas, certains signataires ont décidé de suivre l’ex-président François Bozizé, en disgrâce avec le pouvoir Bangui, suite à l’invalidation de sa candidature à la présidentielle de décembre 2020. C’est dans cette foulée que l’accord de Kamba-Kota fut signé, consacrant ainsi la naissance de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Laquelle donne du fil à retordre à l’Accord du 6 février 2019, appelé encore Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), considéré comme le seul cadre de paix par les autorités de Bangui. La CPC est parvenue à mener plusieurs offensives à travers le pays, allant jusqu’à perturber les élections de 2020-2021.

Insatisfaite des résultats, elle décide de lancer, le 13 janvier 2021, un assaut sur Bangui faisant plusieurs morts. Mais, le gouvernement ne lâche rien sur l’évidence de l’échec de cet accord de paix qu’il a signé avec ceux qu’il considérait de partenaires de la paix.

Défis

Aujourd’hui, les vrais défis de l’APPR restent le désarmement effectif des groupes armés bien que le gouvernement parvienne à contrôler une partie importante du territoire, jadis sous le joug des rebelles.

Si la feuille de route de Luanda vient donner de l’oxygène à l’APPR, le gouvernement peine encore à convaincre que cet accord est une prime à l’impunité puisque plusieurs de ses signataires, notamment Hassan Bouba Ali, échappent encore à la justice et Noureddine Adam, leader du FPRC reste dans le maquis, malgré sa recherche active par la Cour pénale internationale.

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