En plus de la situation humanitaire, la situation économique reste aussi préoccupante en République centrafricaine selon le Fonds monétaire international (FMI). Cette institution financière encourage le gouvernement à faire des réformes et à poursuivre les discussions avec les partenaires financiers internationaux.
Affectée comme les autres pays par les conséquences de la guerre en Ukraine, la République centrafricaine présente un tableau inquiétant, contrairement aux Etats de la sous-région d’Afrique centrale (CEMAC). Une inquiétude qui se matérialise par une crise alimentaire, le faible pouvoir d’achat du Centrafricain et la pauvreté de plus en plus galopante et endémique.
Plusieurs axes soutiennent cette inquiétude. C’est d’abord la hausse des prix des denrées alimentaires et produits de première nécessité, une inflation à deux chiffres, contrairement à la croissance qui, selon la projection du gouvernement, sera de 1% cette année. Ensuite, la faible mobilisation des recettes publiques et l’absence des perspectives dans la coopération entre Bangui et les partenaires financiers internationaux. Sur ce, le Fonds monétaire international appelle le gouvernement à approfondir le dialogue avec la communauté internationale sur le financement concessionnel en 2023. Cependant, l’appel du FMI est resté muet sur la facilité élargie de crédit sur laquelle le gouvernement compte pour faire face aux problèmes.
« La relance économique a été perturbée »
« L’activité économique en RCA a connu en 2022 une performance en demi-teinte. La reprise économique qui s’était enclenchée au sortir de la crise du Covid-19 a été fortement perturbée par la pénurie du carburant et la hausse des prix des denrées alimentaires suite à la guerre en Ukraine. Une inflation record à deux chiffres, la plus élevée dans la zone CEMAC, a été enregistrée en 2022, aggravant davantage l’insécurité alimentaire« , a indiqué Albert Touna Mama, chef de la récente mission du FMI en RCA.
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Des réformes nécessaires
Le gouvernement n’a pas attendu l’alerte du FMI pour lancer ses réformes. C’est notamment le cas du retrait de sa subvention des prix des hydrocarbures à la pompe. Ce qui a perturbé la structuration de l’économie et qui n’a pas été une bonne nouvelle pour les ménages.
Par ailleurs, le gouvernement a inclus dans la loi des finances 2023, une mesure prélevant 7% sur le coût de service de téléphonie mobile. Mais la réforme doit aussi aller loin en renforçant la gestion et la transparence des finances publiques ainsi que l’amélioration de la gouvernance.
De ce pas, la mission du FMI a promis de mettre à la disposition de la République centrafricaine son expertise technique afin de faire face aux conséquences de la hausse des prix. Le FMI invite, en même temps, l’Etat centrafricain à harmoniser la loi régissant les cryptomonnaies avec les dispositions en vigueur dans l’espace CEMAC.
Privé de l’aide budgétaire du FMI et de la Banque mondiale, le gouvernement centrafricain, qui a recours aux emprunts obligataires, doit pouvoir convaincre ses partenaires techniques et financiers dans un contexte de récession économique.
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