Lancée le 08 février, la grève du syndicat du personnel soignant se poursuit. Pour ce 2ème jour, les principaux hôpitaux fonctionnent avec un service minimum mis en place. Un coup dur pour les parents. Inquiet, le Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga appelle les parties à un dialogue franc.
Vingt-quatre heures après le début de la grève entamée, ce mercredi 08 février 2023, par le personnel soignant, l’ambiance est toujours timide dans les hôpitaux de Bangui. Malgré la mise en place d’un service minimum, les parents des enfants malades au Complexe pédiatrique de Bangui sont inquiets.
« La santé est très importante »
« On était trop inquiets de la situation d’hier, parce que la santé est très importante. Aujourd’hui, il y a un peu d’amélioration. Certains médecins sont venus, mais sans leur tenue de travail. Ils consultent les enfants et font des prélèvements », a témoigné Aubin Ibengué, parent d’un patient.
Au chevet de sa fille souffrante, une mère appelle le gouvernement à être à l’écoute des grévistes.
Appel au dialogue
« Je suis vraiment écœurée. Les médecins ne travaillent pas depuis hier. Raison pour laquelle, je demande au gouvernement de discuter avec le personnel soignant afin qu’ils reprennent le travail pour qu’ils assistent nos enfants ici au complexe pédiatrique », a imploré Christelle, mère d’une patiente.
De son côté, le Syndicat du personnel soignant se réjouit de l’effectivité de ce mouvement de colère. Toutefois, il déplore le comportement de certaines autorités. Lesquelles, selon cette organisation, tentent d’intimider certains grévistes.
Agression
« Le personnel est toujours à la maison. Il y a juste le service minimum que nous avons mis en place le mercredi matin. C’est pourquoi, on sillonne les principaux hôpitaux pour vérifier l’effectivité du relais. Malheureusement, lorsque je suis arrivée à l’hôpital de l’amitié pour m’assurer de l’effectivité du service minimum, un cadre du ministère de la santé m’agressé », a déploré Sandrine Biani, secrétaire exécutive du Syndicat du personnel soignant.
Pour sa part, l’Archevêque de Bangui, Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga, s’indigne de la situation qui prévaut dans les hôpitaux. Il appelle les différentes parties au dialogue. Car pour lui, seul le dialogue social peut décanter la situation.
Renouer avec le dialogue social
« Le chef de la maison a l’obligation de rassembler ses enfants et de leur parler. Les enfants ne sont pas dupes. Ils sauront faire la part des choses. Lorsqu’on ne les associe pas au processus de décision, ils se sentent marginalisés. Les ressources dont on dispose doivent être réparties équitablement. Il est donc temps de renouer avec le dialogue social », a réagi le Cardinal Dieudonné Nzapalaïnga.
Ce mouvement de grève de 3 jours, déclenché ce mercredi, prendra fin le vendredi 10 février. En plus des primes Covid-19 de 2021 et 2022, le syndicat réclame du gouvernement un statut particulier du personnel de santé, les états généraux du ministère de la Santé ainsi que l’intégration massive des jeunes diplômés du secteur au sein de la Fonction publique.
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