Près d’une semaine après l’attaque d’une position des Forces armées centrafricaines (Faca) par des rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) à Sikikédé, la situation humanitaire devient inquiétante dans la localité. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) s’inquiète de la situation des habitants.
Après un bref repli vers Aïfa, les combattants de la CPC sont revenus, ce dimanche 19 février, à Sikikédé. Selon des sources locales, ces rebelles multiplient des violences sur certains habitants qui tentent de regagner le village où aucune force légale n’est présente. D’où l’appel au déploiement de forces conventionnelles.
« Nous sollicitons le déploiement de la Minusca »
« On ne peut pas sortir puisque jusqu’à lors, les militaires ne sont pas encore arrivés dans la localité. Ce qui fait que les assaillants continuent de piller. Ils rançonnent tous ceux qui possèdent des motocyclettes, des téléphones et d’autres biens. Nous sollicitons le déploiement des casques bleus de la Minusca pour pouvoir revenir à la maison », a supplié un habitant de Sikikédé.
Dans une note d’information, la Coordination des affaires humanitaires déplore un déplacement massif de la population de Sikikédé ainsi que ses environs. Selon les premières estimations de OCHA, environ 4.300 personnes déplacées soit 830 ménages seraient en brousse à Gordil et 3.000 personnes en brousse à Ndiffa, soit 600 ménages. Le nombre des déplacés de Sikikédé n’est pour l’instant pas disponible. Des mouvements de populations aux frontières du Tchad et du Soudan ont été signalés. Cependant, aucun mouvement de population n’est signalé sur l’axe Ndélé.
-Lire aussi : Centrafrique : une vingtaine de Faca retenus en otage après l’attaque de Sikikédé
Par ailleurs, l’hôpital de Sikikédé a été saccagé, au moins 2 femmes ont accouché ces derniers jours en brousse. Selon les responsables sanitaires, plusieurs personnes souffrent de diarrhée et de vomissement.
Une mission humanitaire avortée
Alors que la situation humanitaire est alarmante, la Coordination humanitaire annonce le report de sa mission, prévue du 20 au 25 février dans la zone. Selon l’organisation, la nouvelle date dépendra de l’amélioration de la situation sécuritaire sur le terrain.
Le 14 février dernier à l’aube, des éléments de la CPC ont pris d’assaut une position des Forces armées centrafricaines à Sikikédé, localité située à environ 205 kilomètres de Birao dans la Vakaga. Au cours de cette attaque, quatre éléments de l’armée nationale ont perdu la vie et une vingtaine ont été pris en otage par les assaillants.
-Lire aussi : Centrafrique : « les acteurs humanitaires continueront à bénéficier de notre soutien », affirme Valentine Rugwabiza