Depuis quelques jours les Centrafricains vivant en Tunisie sont inquiets des agressions dont sont victimes les noirs africains. Ces agressions font suite au discours du président tunisien Kaïs Saïed, le 22 février, contre la présence des migrants dans son pays. Face à ces violences, certains ressortissants centrafricains sont obligés de vivre en cachette tout en appelant à l’aide.
Selon plusieurs sources contactées par Radio Ndeke Luka, ces violences n’épargnent aucun ressortissant africain subsaharien. Conséquence, beaucoup de résidents, constitués à majorité d’étudiants, se voient obligés de ne plus sortir par crainte d’être agressés. Une vie de prison, selon les personnes visées.
« La situation est explosive »
« Je ne suis pas sortie de chez moi depuis plusieurs jours. J’ai un bébé de 9 mois dans les bras. Son lait est fini. Mes réserves aussi sont finies et je ne sais comment sortir pour me réapprovisionner. La situation est explosive. Déjà, je me suis fait agresser 3 fois par des jeunes garçons à quelques mètres de la maison », témoigne Jessica Abezo, une étudiante centrafricaine.
Traumatisés, la plupart de ces résidents sont restés terrés chez eux en attendant un éventuel apaisement.
« On a aucun moyen de subsistance »
« Si la situation s’aggrave, comment allons-nous faire ? Nous avons contacté nos universités respectives. Il nous a été conseillé de rester sur place jusqu’à l’annonce d’une décision. Mais là, on a aucun moyen de subsistance. Qu’allons-nous devenir ? Nous demandons aux autorités de notre pays d’intervenir », s’inquiète Priscille Mbongo, une autre étudiante centrafricaine.
Des vagues de condamnation ont été enregistrées depuis la sortie du président tunisien contre la présence des migrants subsahariens dans son pays. L’Union Africaine, de son côté, a qualifié ces propos de racistes. Cependant, lors d’une manifestation, le 25 février, plusieurs centaines de tunisiens ont exprimé leur soutien aux migrants tout en appelant leur président à faire preuve de tolérance.
-Lire aussi : Covid-19: La communauté centrafricaine du Gabon lance un appel d’urgence à l’endroit du gouvernement