Les rumeurs et la désinformation restent un défi important à relever en République centrafricaine. Les multiples crises militaro-politiques que le pays a connues sont dues en partie à ces deux phénomènes. A Bangassou, les leaders religieux dont l’Imam Abdoulaye Oumarou, de la mosquée centrale de la localité, continuent de sensibiliser leurs communautés à prendre du recul face ces fléaux.
En tant que leader religieux, comment appréhendez-vous la désinformation ou la rumeur au sein de votre communauté ?
« C’est encore un problème dans nos différentes communautés à Bangassou. Ici, la désinformation et les rumeurs font le lot de notre quotidien. Des informations d’origine inconnues nous envahissent quotidiennement et cela est très dangereux pour la paix sociale dans notre ville. »
Quelle a été votre plus grande expérience à propos de la désinformation ?
« Les violences armées de 2017 à Bangassou ont fragilisé les fondements du vivre-ensemble dans nos communautés respectives. Tout est parti des rumeurs qui n’avaient aucun fondement. Celles-ci ont efficacement contribué à nous diviser. Le cas le plus récent est celui d’un candidat à la députation. Il partait favori, mais des interprétations faites sur son appartenance ethnique ont basculé sa chance d’être élu. Il a finalement perdu les élections. »
Que faites-vous pour contrer ces fausses nouvelles susceptibles de mettre à mal le vivre-ensemble ?
« Nous ne cessons de rappeler aux uns et aux autres leur devoir de croyant. La foi en Dieu nous interdit d’être des acteurs de la violence en propageant les fausses nouvelles. Aujourd’hui, nous militons contre toute forme de message de haine qui risquerait de nous diviser. On y veille pour empêcher cela. »
#StopATènè, l’équipe qui lutte contre la désinformation et les discours de haine en RCA.