Les activités d’exploitation minière le long de la rivière Ouham menacent l’existence de ce cours d’eau et des espèces qui y vivent. De nombreux habitants de la préfecture de l’Ouham, particulièrement ceux de Bossangoa, déplorent la pollution de cette rivière.
L’inquiétude née au début des travaux d’exploitation minière sur la rivière Ouham par des entreprises chinoises, depuis Bozoum, devient de plus en plus importante au moment où le monde célèbre, ce 22 mars, la journée mondiale de l’eau.
Si l’on a l’habitude d’affirmer que « l’eau c’est la vie », et bien, cette vie est menacée le long de l’Ouham. La pollution de cette rivière est un coup dur pour la population riveraine et plus particulièrement, celle de Bossangoa. L’eau a pris une autre couleur et a perdu sa qualité d’antan.
« Nous avons de sérieux problèmes »
« C’est comme si on n’a mis de la boue ou de la pâte mélangée dans l’eau. A la maison également, nous n’avons pas d’eau de boisson. Les forages sont insuffisants pour étancher la soif de nos familles. A la rivière, nous avons de sérieux problèmes » dénonce Blandine Bondoko, une femme venue faire la lessive au bord de la rivière Ouham.
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En plus des besoins hydriques de la population, cette pollution met à mal la vie de certains animaux aquatiques. À titre d’exemple, les hippopotames qui faisaient la fierté de cette rivière, ne sont plus visibles ; même les poissons frais qui inondaient les marchés de la ville se font de plus en plus rares.
Menace d’extinction de certaines espèces
« Il y a la rareté de certaines espèces qui existaient dans ce cours d’eau. Actuellement, les animaux que nous pouvons trouver, ce ne sont que les hippopotames. Mais, il y a des endroits qu’ils fuient et ne résident que dans certaines parties de la rivière », regrette Stève Banam, inspecteur préfectoral des eaux-forêts de l’Ouham.
De leur côté, les professionnels de la pêche ne savent à quel saint se vouer.
« Comment nos enfants vont-ils aller à l’école » ?
« C’est notre patrimoine. Alors, si nous ne faisons pas la pêche, comment nos enfants vont-ils aller à l’école ? Comment pouvons-nous payer nos loyers ou cultiver nos champs ? Dans notre plan d’action, durant les 4 premiers mois, nous devons avoir suffisamment d’argent. Du moment où nous n’avons rien, nous nous plaignons auprès du gouvernement pour qu’il trouve une solution au problème », affirme Francis Dénéhéressé, président de l’association des pêcheurs de l’Ouham.
Malgré les efforts déployés par les autorités locales de Bossangoa et les élus de la nation pour remédier à cette pollution, la situation demeure inchangée.
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