Il y a 64 ans, le président fondateur de la République centrafricaine, Barthélémy Boganda, disparaissait. Ancien prêtre, il a abandonné sa soutane pour se mettre au service de son pays. De l’avis de certains observateurs sociaux, aucun de ses successeurs n’a pu perpétuer son idéologie après sa mort.
Face à la souffrance des Oubanguiens à l’ère de la colonisation française, Barthélemy Boganda s’est vu obligé d’abandonner ses services religieux pour se consacrer à la lutte de libération. Elu député, le 10 novembre 1946, avec le soutien du diocèse de Bangui, il fonde en 1949, le Mouvement d’évolution sociale de l’Afrique noire (MESAN), unique mouvement politique de l’époque face au régime colonial.
Un rêve non parachevé
Après douze années de combat politique, soldées par d’éclatantes victoires à l’Assemblée territoriale de l’Oubangui-Chari, Barthélémy Boganda devient président. Rêvant d’une grande fédération en Afrique centrale, sous la dénomination « Etats-Unis d’Afrique Latine », dont la capitale est à Brazzaville, Boganda ne parvient jamais à mettre son idée à exécution. A la suite du référendum du 28 septembre 1958, Barthélemy Boganda proclame la République centrafricaine. Il devient ainsi le chef du premier gouvernement de la République.
Un héritage oublié, selon des observateurs
Quelques mois plus tard, le 29 mars 1959, l’homme meurt dans un accident d’avion alors qu’il rentrait d’une mission à Berberati dans l’Ouest de la République centrafricaine. Son neveu, David Dacko, le remplace à la tête du pays. David Dacko, aux côtés du général De Gaulle, proclame l’indépendance du pays, le 13 août 1960.
64 ans passés, que reste-t-il de l’héritage de Barthélémy Boganda ? Pour de nombreux observateurs sociaux, tous les régimes qui se sont succédé n’ont pas réussi à mettre en exécution les cinq verbes édités par Barthélemy Boganda, à savoir : Nourrir, Vêtir, Soigner, Instruire et Loger.
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