Qu’aucune femme ne meurt après avoir donné une vie, y compris son sa progéniture. Ce vœu vient d’être exprimé ce jeudi 5 mai 2011, par les sages de Bangui, lors d’une marche organisée à l’occasion de leur journée célébrée dans le monde et en Centrafrique. Le thème retenu est « Renouvelons notre engagement, à lutter contre le décès maternel et néo-natal ».
Habillées en Tee-shirts blancs, de larges banderoles avec inscription du thème de la journée en mains, ces sages femmes ont démarré leur marche, depuis la place de la réconciliation située à Miskine, pour la finir au centre Be oko au centre ville de Bangui.
Selon Régina Patricia PEPA, secrétaire Générale de l’association des sages femmes de Centrafrique, « l’activité est réalisée sur la recommandation du Comité International de sages femmes pour témoigner leur intérêt contre la lutte contre les décès liés aux accouchements ».
Elle ajoute que « la sage femme reste et démeure au centre de soins de qualité pour la mère et l’enfant. Toutefois, aucune déclaration officielle n’a été enregistrée sur cette journée ».
Pour Honorine Bénam, sage femme et surveillante à l’hôpital Communautaire de Bangui, les sages femmes « manquent de plateaux techniques notamment l’aspirateur des nouveaux-nés, et sont exposées aux maladies, dont le VIH-SIDA ». Elles font souvent l’objet « de menaces voire sévices de la part des parents des parturiantes en cas d’erreurs médicales ».
Au sujet du racket dont se plaignent les parturiantes, la surveillante évoque « un manque d’assistance en indemnités de risque », ce qui explique-t-elle, expose ses collègues à cette pratique « décriée de tous ».
Elle s’inquète aussi sur « la prolifération des cliniques avec un personnel parfois non qualifié, autre principale cause du décès maternel ». L’autre souci relevé par Honorine Benam est la « non couverture » du territoire national en sage femme, qui d’ailleurs, conclut-elle, joue « plusieurs roles » dans le systême sanitaire.
Précisons que ces sages femmes ont échangé à la fin de leur marche avec leurs partenaires nationaux et internationaux, sur les progrès déjà réalisés en matière de la lutte contre le décès maternel et néo-natal, qui figure parmi les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), à atteindre d’ici 2015.
L’hôpital Communautaire de Bangui enregistre en moyenne 50 accouchements par jour.