Le monde célèbre, ce mercredi 12 avril, la journée internationale des enfants des rues. Cette journée est une occasion de comprendre les problèmes auxquels ces mineurs font face. A Bangui, Radio Ndeke Luka s’est intéressée au quotidien de quelques-uns rencontrés au centre-ville.
Depuis des décennies, la situation des enfants vivant dans les rues en République centrafricaine ne connaît guère d’amélioration. Aujourd’hui, aucun chiffre officiel n’est disponible sur le nombre d’enfants de la rue à travers le pays. Dans la capitale centrafricaine, le quotidien de ces mineurs est marqué par de nombreuses difficultés.
Nuit à la belle étoile
« Je charge les transports en commun au centre-ville. Le soir quand j’ai fini, je dors à côté de la boulangerie les 3 canards. C’est ce que je fais tous les jours et je peux gagner jusqu’à 2.000 francs CFA », témoigne Prince, un enfant de la rue, appelant les clients à prendre place dans les transports en commun.
-Lire aussi : Bangui: des mineurs abandonnent l’école au profit de la collecte de ferraille
Jospin, âgé de 13 ans et ses 2 amis, traversent la route devant la mairie de Bangui pour quémander de l’argent. Abandonnés dans la rue, Prince, Jospin et leurs amis font face à d’énormes difficultés. Ce sont notamment, les violences physiques, le froid, la chaleur, les maladies et souvent la mort. Ils dorment sur des cartons parfois à même le sol, sans drap ni moustiquaire.
« Notre sort est entre les mains de Dieu »
« Je me suis battu avec l’un d’entre nous qui m’a donné un coup de poing au visage. J’ai mal aux yeux et j’ai une plaie au pied. Je n’ai pas pris de médicaments et personne ne nous vient en aide. Nous ne pouvons que vivre de cette manière dans le froid et notre sort est entre les mains de Dieu », se lamente Ebenezer, blessé au visage lors d’une bagarre avec un autre enfant de la rue.
Devant la Cathédrale Notre Dame de l’Immaculée Conception, certains de ces enfants racontent leur journée.
Difficiles conditions de vie
« Nous dormons sur les tables et parfois sur des cartons. Si l’un d’entre nous est malade, nous cotisons pour lui payer des médicaments », raconte l’un d’entre eux. « Certaines personnes de bonne volonté nous donnent de l’argent pour acheter des habits. L’ONG Caritas aussi, nous donne des habits », témoigne un autre.
Abandonnés à leur triste sort, ces enfants appellent les personnes de bonne volonté à leur venir en aide.
Précarité
« Notre situation est précaire. Nous ne disposons pas d’un toit. C’est difficile pour nous de trouver de quoi manger, même de l’eau pour nous baigner. Si quelqu’un veut nous venir en aide, qu’il n’hésite pas », plaide Nelson.
Ces témoignages présentent les difficultés auxquelles sont confrontés les enfants abandonnés dans les rues. Certains sont partis de leur maison pour plusieurs raisons, entre autres, la pauvreté, la maltraitance, le suivisme, ou encore le banditisme. Malgré leur situation difficile, ces mineurs gardent toujours l’espoir de réussir dans la vie.
-Lire aussi : Centrafrique: « quand les enfants de la rue ont le droit de rêver »