En vue de bien statuer sur les prochaines élections municipales et régionales, la Cour constitutionnelle s’organise. Les juges constitutionnels et certains acteurs du processus échangent, depuis quelques jours, sur les cadres juridiques et le processus d’organisation de ces échéances.
Les juges constitutionnels et d’autres acteurs du processus électoral en cours ont entamé, le lundi 24 avril, une séance de formation de 4 jours. Le but de cette session est d’inculquer des connaissances nécessaires aux participants pour l’organisation des élections municipales et régionales à venir.
Pour la Cour constitutionnelle, ces élections sont complexes, d’où nécessité de bien se préparer à les aborder.
« Expérimentation de la régionalisation »
« Notre pays se prépare à deux élections tout à fait nouvelles. C’est maintenant que la RCA rentre dans l’expérimentation de la régionalisation. Avec le régime du scrutin de liste proportionnelle au plus fort reste, c’est de la mathématique pure. Il nous faudra l’expertise des personnalités tant de la RCA que de l’extérieur venues nous entretenir sur la question », a expliqué Jean-Pierre Waboué, président de la Cour constitutionnelle.
Durant la première journée des échanges, trois exposés ont été présentés. Le président du Conseil d’Etat, s’est entretenu avec les participants sur les cadres juridiques de ces élections. Selon ce dernier, malgré quelques innovations dans l’actuel code électoral, certaines dispositions doivent être revisitées.
« Ce code recèle encore quelques incohérences »
« C’est un code qui est récent mais, dans son application, il s’est avéré que ce code recèle encore quelques incohérences. D’où, la mise en route du processus de révision qui est aujourd’hui piloté par l’ANE en collaboration avec le ministère de l’administration du territoire », a révélé Dominique Saïd Paguindji, président du Conseil d’Etat.
En 64 ans d’indépendance, la République centrafricaine a seulement tenu deux élections municipales. Selon le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, le gouvernement tient à l’organisation de ces élections.
« Un processus irréversible »
« En prélude aux élections locales, la décentralisation est pour le gouvernement, un processus irréversible. Il ne pourrait en être autrement dans un contexte où, la problématique et les défis de la restauration de l’autorité de l’Etat, de la démocratie locale et du développement, s’impose de plus en plus à nous avec acuité », a précisé Bruno Yapandé, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
Cette formation, cofinancée par l’Union européenne et la Minusca avec l’aide de l’organisation EISA, prendra fin jeudi 27 avril avec l’élaboration d’un manuel de formation à l’intention des juges constitutionnels.