Trois jours après les combats qui ont opposé les éléments de l’Unité pour la paix en Centrafrique à la milice A Zandé Ani Kpi Gbé à Mboki dans la préfecture du Haut-Mbomou, le conflit prend une tournure inquiétante. Selon plusieurs sources locales, la situation reste confuse sur le terrain et les conditions de vie des déplacés sont déplorables.
La ville de Mboki est restée sinistre depuis les affrontements du dimanche 09 mai 2023. Une grande partie des habitants s’est déplacée. Certains ont trouvé refuge à l’église catholique, d’autres en brousse. Cependant, il est encore difficile d’avoir un bilan exact des combats. Les deux camps se revendiquent la victoire.
Joint par Radio Ndeke Luka, le porte-parole de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé, Bradel Kereko, a dénoncé l’intervention du contingent marocain de la Minusca. Selon lui, lors des affrontements, les casques-bleus marocains ont combattu aux côtés des rebelles de l’UPC contre sa milice. Radio Ndeke Luka a tenté sans succès d’avoir la réaction de la mission onusienne sur ces accusations.
Un bilan lourd ?
Dans la ville de Mboki, des sources contactées ont indiqué que les combats ont été intenses. Au moins 19 éléments de la milice A Zandé Ani Kpi Gbé auraient été tués. Les mêmes sources parlent également de morts et de blessés dans le camp des casques-bleus, sans donner plus de précisions.
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Par ailleurs, ces sources déplorent le laxisme de la Mission onusienne, qui n’aurait pas pris des dispositions pour éviter le conflit au centre-ville alors que les rumeurs d’une attaque sur celle-ci ont circulé des semaines bien avant. Pour leur part, les habitants de Mboki demandent le déploiement permanent des Forces armées centrafricaines afin d’assurer leur sécurité.
D’autres localités dans le viseur
Alors que des affrontements sont signalés à Mboki, la peur continue de gagner les villes du Haut-Mbomou, notamment Obo, Bambouti et Zémio. C’est depuis plus de 3 mois que la milice A Zandé Ani Kpi Gbé fait parler d’elle en s’attaquant à des positions des rebelles de l’UPC. En mars dernier, une bande d’individus se réclamant d’un groupe d’autodéfense a exigé la démission du préfet du Haut-Mbomou, Jude Ngayako. Ces hommes armés accusent l’autorité préfectorale d’être de connivence avec la rébellion de l’UPC. Une accusation rejetée par le préfet, pointant du doigt la complicité des élus de la région. Ce conflit intervient dans un contexte sécuritaire tendu, dû aux violences armées au Soudan. Lesquelles violences ont poussé plusieurs milliers de personnes à traverser la frontière centrafricaine.
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