A Bangui, des ménages commencent à grincer les dents à cause de la pénurie de carburant. Les activités génératrices de revenus tournent au ralenti. Certaines familles sont obligées de revoir à la hausse leurs budgets pour acquérir les biens et jouir des services qui sont produits grâce au carburant.
Les récurrentes pénuries de carburant commencent à chagriner des familles, des opérateurs économiques voire certaines catégories de la population. Ceux-ci ne savent à quel saint se vouer. Le constat est général à travers la capitale centrafricaine.
Au marché de Boy-Rabe dans le 4ème arrondissement de Bangui, les commerçantes de farine, qui viennent pour broyer du manioc au moulin, sont confrontées à la hausse du tarif de broyage par cuvette ; conséquence de la rareté et de l’augmentation du prix du litre d’essence.
« Je n’arrive pas à réaliser des bénéfices »
« C’est vraiment difficile. Si ce n’est pas à cause de mes enfants, je ne continuerais pas à vendre la farine de manioc parce que je n’arrive pas à réaliser des bénéfices comme auparavant. Une cuvette de manioc que je broyais à 200 francs CFA est maintenant à 300 voire 350 francs CFA » se plaint Chimène, une commerçante.
Dans le même secteur, des habitants se plaignent des conséquences de cette pénurie de carburant.
« Hier dans tout le quartier, nous n’avons pas trouvé de moulins pour broyer le manioc. Après, nous sommes informés qu’une petite cuvette de manioc à moudre, coûte 400 voire 500 francs CFA », témoigne une habitante.
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Face à ce problème de carburant, les exploitants des salles de jeux et de ciné-vidéos ne profitent plus vraiment de leurs activités.
« Je ne gagne rien à la fin »
« J’éprouve d’énormes difficultés. J’achète 5 litres de carburant à 7.500 francs CFA et je ne gagne rien à la fin. Avant, j’achetais 5 litres d’essence à 5.000 francs mais actuellement sur le marché noir, le litre est à 2.000 francs CFA », regrette Armand Fanuel, un exploitant de ciné-vidéo.
Au centre-ville de Bangui, ce mécanicien dans son atelier de pneumatique éprouve, lui-aussi, des difficultés.
« Nous avons beaucoup de soucis à cause du carburant »
« Avant, nous payions un litre d’essence à 865 francs CFA, mais maintenant, c’est à 1.750 francs. Nous ne pouvons pas travailler avec un litre d’essence. Notre générateur électrique consomme jusqu’à 10 litres par jour. Les motocyclistes sont habitués à nous payer 300 francs. Ils sont réticents quand nous leur demandons 500 francs. Nous avons beaucoup de soucis à cause de la pénurie du carburant », se lamente Michelin Amas, gérant d’un pneumatique.
Dans beaucoup de ménages, les dépenses de transport sont revues à la hausse. Les Centrafricains se demandent à quand la fin de cette pénurie de carburant qui affecte leur quotidien.
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