La situation sécuritaire, économique et politique de la République centrafricaine inquiète les évêques de Centrafrique. En marge d’une session de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA) à Bangassou dans le Mbomou, les prélats ont déploré l’escalade de violence et la montée de la pauvreté dans le pays. Par ailleurs, ils ont fustigé l’idée de la modification de la loi fondamentale à travers un référendum.
Près d’une dizaine d’évêques venus de tout le pays se sont rencontrés du 21 au 25 juin en la cathédrale Saint-Pierre Claver de Bangassou. A l’issue cette assemblée plénière, les prélats ont délivré un message ferme dans lequel ils décrient la montée de violence et de la pauvreté.
« L’extrême pauvreté … panorama du quotidien »
« Pour survivre, certains concitoyens optent pour la violence. Cela conduit aux nombreux cas de vols à main armée dans nos quartiers, dans nos villes de province et sur différents axes routiers. L’extrême pauvreté de la plus grande partie de la population, aggravée par l’inflation des prix de denrées et produits de première nécessité, sans une augmentation du pouvoir d’achat, est le panorama du quotidien », a affirmé Abbé Cédric Kongbo Gbassinga, Secrétaire général de la CECA.
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Les évêques se disent également inquiets des effets de l’idée d’un référendum constitutionnel, soutenu par le président de la République, qui a convoqué le corps électoral.
« L’Eglise s’interroge sur ce choix »
« Le gouvernement a fait aujourd’hui le choix politique de convoquer le peuple à un référendum afin de doter notre pays d’une nouvelle constitution. Tenant compte des verrous constitutionnels, l’Eglise s’interroge sur la pertinence d’un tel choix politique au regard des principes et jeux démocratiques ; et surtout de défis sociopolitiques et économiques auxquels fait face le pays », a poursuivi le Secrétaire général de la CECA.
Pour ce faire, les évêques de Centrafrique appellent toutes les parties à éviter des actes susceptibles d’occasionner de nouveaux troubles dans le pays.
« Éviter de créer de nouveaux troubles »
« Nous sommes conscients de tous les efforts et sacrifices consentis pour ramener la paix et reconquérir progressivement la souveraineté nationale. Toutefois, il nous faut éviter de créer des conditions susceptibles de provoquer de nouveaux troubles sociopolitiques », a déclaré la conférence des évêques.
Dans ses recommandations, la conférence épiscopale centrafricaine demande au gouvernement de doubler d’efforts afin de rétablir la paix sur l’ensemble du pays. Elle recommande également la création d’emplois et d’opportunités de travail ainsi que la promotion de la conscience patriotique.
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