L’hôpital régional universitaire de Berberati, dans la Mambéré-Kadeï, fait face à d’énormes difficultés de fonctionnement. Le manque d’électricité et d’équipements ainsi que l’insalubrité grandissante sont décriés par la population. Les responsables, qui en sont conscients, accusent les malades et leurs proches d’être à l’origine de l’insalubrité.
C’est une situation alarmante pour la Mambéré-Kadéï. Le dysfonctionnement de l’hôpital régional universitaire impacte négativement la couverture sanitaire de la région et menace la vie de nombreux patients.
Pour les parents de malades et autres visiteurs, qui déplorent le manque d’électricité et la montée de l’insalubrité au sein de cette structure sanitaire, c’est le ras-le-bol.
«C’est pas du tout hygiénique»
« Partout dans l’hôpital, ça dégage. Généralement en sortant d’ici, on rentre avec des maladies. Un autre problème, l’hôpital ne dispose pas de toilettes publiques. Par exemple, pour se laver, les parents de malades sont obligés d’aller ailleurs. C’est pas du tout hygiénique », déplore un proche de malade.
Mais pour le personnel de cet établissement sanitaire, l’environnement malsain est causé par les parents et les malades eux-mêmes.
« Sensibiliser pour mettre de l’ordre »
« Nous, personnel soignant, savons là où nous déposons nos déchets. Ici, il y a différents niveaux de gestion de déchets. Le vrai problème est que, les malades et les accompagnants déposent des déchets partout. C’est pourquoi l’hôpital est toujours sale. Il est maintenant question de sensibiliser la population pour pouvoir mettre de l’ordre », réagit Véronique Ndjango, major de la maternité dudit hôpital.
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Quant aux autorités locales, elles pointent du doigt la mauvaise gestion de ce centre hospitalier après le départ de l’ONG Médecins sans frontières (MSF).
« Malheureusement, personne n’ose dénoncer »
« Aujourd’hui, toute la population se plaint. Moi-même, lorsque je suis malade, je dois me rendre à Carnot pour me soigner. Est-ce que MSF est partie avec les équipements ? Ce sont les enfants de Berberati qui les ont volés. Malheureusement, personne n’ose dénoncer. Il y a un réel problème de gestion au niveau de cet hôpital », s’insurge Jean Sosthène Dengbé, député de Berberati 1.
Conscients des difficultés auxquelles fait face la structure, les responsables de l’hôpital affirment que des initiatives sont en cours afin de remédier aux problèmes.
« Il y a une flambée de prix du carburant »
« L’hôpital disposait d’un champ solaire, qui aujourd’hui, n’est pas opérationnel. A côté, il y avait 2 groupes électrogènes qui, à leur tour, sont tombés en panne. Ce qui fait que, depuis deux mois, le centre fonctionne sans électricité. Ainsi, plusieurs démarches ont été entamées afin de remédier à ces dysfonctionnements », rassure Judicaël Lefort Sanzema Komoto, médecin-chef.
En plus des manquements sur le plateau technique, l’hôpital régional et universitaire de Berberati n’est pas clôturé. Le nombre insuffisant du personnel qualifié est aussi un véritable défi pour le ministère de la Santé.
Face à cette difficulté, une partie de la population désire le retour de l’ONG Médecins sans frontières voire l’appui d’autres organisations partenaires.
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