Les marchés de Bangui continuent d’être inondés par les chenilles. Les lieux de vente se multiplient alors que ces chenilles viennent de loin. Chaque jour, les commerçantes parcourent des kilomètres pour aller s’approvisionner malgré les tracasseries routières qu’elles subissent. Les taxis-moto jouent un rôle très important dans ce circuit.
Dès 6 heures du matin, à la barrière du PK 9 sur la route de Mbaïki, un nombre important de femmes, munies de sacs, sont sur le point de quitter Bangui pour les différentes localités d’approvisionnement dans la Lobaye. La plupart se plaignent des frais de transports et des prix que les revendeuses leur proposent.
« Ces frais de transport nous dépassent »
« Chaque jour, je loue un taxi-moto à 15.000 francs CFA pour aller acheter les chenilles dans la Lobaye. Ces frais de transport nous dépassent. De retour à Bangui, les revendeuses veulent les acheter à leurs propres prix », déplore Irène, une commerçante.
Les conducteurs de mototaxis sont incontournables dans cette chaîne d’approvisionnement de Bangui en chenilles. Leur prestation dépend de la distance et du temps passé.
« Tout dépend de la longueur du trajet à faire »
« Les commerçantes nous prennent toute la journée. C’est parfois à partir de 14 ou 15 heures que nous quittons les sites pour retourner à Bangui. Tout dépend de la longueur du trajet à faire », précise Igor, conducteur de moto.
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Une fois sur place, les commerçantes attendent la sortie des ramasseurs de chenilles de la brousse dans un petit site communément appelé « Bara ». Ce site est le lieu de rencontre entre les ramasseurs et les acheteuses. L’un des ramasseurs, retrouvés au « bara », explique le circuit.
« Approvisionner la ville de Bangui »
« C’est nous qui partons en brousse pour ramasser (cueillir) les chenilles et approvisionner la ville de Bangui. Dès que nous sortons de la brousse, nous discutons le prix avec les commerçantes. Comme l’argent n’a pas de couleur, nous allons en brousse sous le soleil, sous la pluie et même la nuit », raconte Anicet, un des ramasseurs de chenilles.
Les acheteuses quittent automatiquement le site après avoir payé les chenilles. Mais ces dernières se plaignent des tracasseries qu’elles subissent en revenant à Bangui. Certaines d’entre elles ne digèrent pas ce qu’elles subissent de la part des porteurs de tenue.
« Nous devons payer 1.000 francs CFA de formalité »
« Lorsque nous arrivons sur la barrière de Sékia, nous devons payer 1.000 francs CFA de formalité aux porteurs de tenue. Une décision avait pourtant interdit ces militaires de sortir sur cette barrière. Malheureusement, avec l’apparition des chenilles, ils sont encore là », déplore Lucie, une commerçante de chenilles.
Les chenilles constituent un aliment prisé des Centrafricains. Cependant, leur conservation pose encore problème. Ce qui fait qu’elles restent un aliment saisonnier.
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