Les caféiculteurs de Mobaye dans la Basse-Kotto se plaignent de la baisse du prix de leur café sur le marché. Cette réduction est à l’origine de la mévente de ce produit à Mobaye et dans sa périphérie. Selon les planteurs, l’insécurité dans la région et la guerre au Soudan en sont les principales causes.
A Mobaye et ses environs, un kilogramme de café en grain, qui se vendait avant les récentes crises sécuritaires à 1000 francs, est revu à la baisse. Il se vend actuellement à 600 francs CFA.
Depuis plusieurs années, certains caféiculteurs n’arrivent pas à évacuer d’importante quantité de leurs produits. C’est l’exemple des planteurs de café de la localité de Mbélima, située à 22 kilomètres de Mobaye.
1000 tonnes de café disponibles à Mbélima
« Avant, c’étaient des Soudanais qui achetaient notre café mais il y a une crise sécuritaire dans leur pays. Ce qui fait que nous ne pouvons pas évacuer nos produits. Même si quelqu’un veut acheter 1000 tonnes, il peut les trouver à Mbélima. Depuis plus de 2 ans, nous avons d’importante quantité de café », a affirmé Paul Kpotono, un planteur de café du village Mbélima.
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Selon les planteurs de café du village Damba, situé à 12 kilomètres de Mobaye, l’insécurité et la dégradation des routes constituent un handicap.
Coupeurs de route et anti-balaka rendent les transactions difficiles
« Autrefois nous vendions le café à Bambari, à Bangui et Ouango. Mais pour le moment, c’est très difficile. Les coupeurs de route sont sur la route de Bambari. Sur la voie fluviale, il y a les anti-balaka qui nous dérangent beaucoup », a témoigné Mathias, planteur de café de Damba.
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Les caféiculteurs de cette préfecture lancent un cri de détresse à l’endroit du gouvernement centrafricain.
Une bassine de café coûte 4.000 ou 3.500 francs CFA
« Auparavant, c’était le gouvernement qui fixait le prix du café et on achetait à bon prix. Aujourd’hui, nous vendons une bassine de café à 4.000 ou 3.500 francs CFA. Il faut que le gouvernement discute avec les investisseurs pour qu’ils viennent payer notre café », a souhaité Idriss Mahamat, un caféiculteur de Mobaye.
Malgré cette mévente, plusieurs caféiculteurs de Mobaye continuent de cultiver sur de grandes parcelles. Toutefois, ils demandent au gouvernement de leur fournir des engrais pour leur permettre de lutter contre les maladies et les rongeurs qui menacent leurs plantations.
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