Un homme âgé d’une quarantaine d’années est décédé, jeudi 17 août 2023, après avoir été tabassé par des éléments des Forces armées centrafricaines. Selon le voisinage de la victime, les militaires, en poste à la frontière fluviale de Mpoko-Bac, sont intervenus dans une affaire de couple.
Selon le voisinage de la victime, aux environs de 4 heures du matin, des éléments des Forces armées centrafricaines (Faca) sont intervenus au domicile de Jean-Pierre, un homme âgé de 40 ans. L’homme et sa femme auraient eu une altercation durant la nuit. Remontée, la femme a fait appel à ces militaires et, ces derniers ont usé de la force pour régler le problème conjugal.
« C’est ici qu’il a rendu l’âme »
« Ils sont arrivés chez lui à la maison. Après l’avoir arrêté, ils lui ont versé de l’eau dessus et traîné dans la boue avant de le conduire à leur poste au bord de la rivière. Ils l’ont passés à tabac et malheureusement, c’est ici qu’il a rendu l’âme », témoigne Christine, voisine de la victime.
Inconsolable après avoir appris la mort de son petit frère, Pascaline fustige le comportement de ces porteurs de tenue.
« Une affaire de couple qui ne les regarde pas »
« On m’a appelé à 5 heures du matin et je ne suis venu trouver que son corps. Il est mort sous les coups de ces militaires. Même s’il avait volé, ils auraient pu nous demander de rembourser. Comment comprendre que des militaires interviennent dans une affaire de couple qui ne les regarde pas ? Ils sont allés le prendre à la maison et l’ont tué. Je suis très triste », lamente la sœur de la victime.
Selon les habitants du quartier, ces militaires ne sont pas à leur première bavure.
« Les militaires font le travail des OPJ »
« Ce n’est pas la 1èrefois qu’ils commettent ces forfaits. Malheureusement pour eux aujourd’hui, quelqu’un a trouvé la mort. C’est la gendarmerie et la police qui sont censés intervenir dans des affaires pareilles, mais ce n’est pas le cas ici. Les militaires, qui doivent assurer la sécurité de cette frontière, font le travail des OPJ. Même dans une affaire de couple, ils interfèrent et exigent des sommes d’argent », dénonce Hervé, un habitant.
Les présumés auteurs de ce drame ont décampé bien avant l’arrivée des unités de la gendarmerie. Toutefois, le chef de poste aurait été arrêté par la gendarmerie. D’après certaines sources sécuritaires, il serait détenu dans les locaux de la Section des recherches et d’investigations (SRI) pour nécessité d’enquête.