Un an après la fermeture de la Sucrerie africaine de Centrafrique (Sucaf) de Ngakobo dans la préfecture de la Ouaka, les habitants font face à de multiples problèmes. Ils n’ont plus accès aux soins de santé gratuits ni à l’eau potable.
Bien avant la cessation des activités de la Sucaf-RCA, la population de Ngakobo, localité située à 60 Km de Bambari, bénéficiait de certains avantages sociaux notamment, la gratuité de soins fournis par l’infirmerie de l’entreprise et la prise en charge des enseignants. Désormais, tout repose sur les habitants qui ont un pouvoir d’achat limité face à la hausse des prix de certains produits alimentaires et de première nécessité.
Cette situation, qui a déjà duré plusieurs mois, continue de provoquer la détérioration des conditions de vie des personnes les plus vulnérables.
Absence des infrastructures sanitaires
« Il n’y a aucune infirmerie publique jusqu’à Goya moins encore un forage. Nous ne consommons que de l’eau de source et de puits. Il faut que le gouvernement nous envoie des infirmiers pour nous aider. A propos de carburant, un litre d’essence coûte 3.000 ou 2.500 francs. S’il y a abondance, on peut l’avoir à 2.000 francs CFA », indique Jean Fidèle Bokassa, l’un des notables de la localité.
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Si l’usine soutenait l’enseignement à Ngakobo, il revient aujourd’hui aux parents d’élèves d’assurer, eux-mêmes, la scolarité de leurs enfants. Certains supportent difficilement cette charge, surtout que les établissements scolaires n’ont ni enseignants qualifiés ni table-bancs.
« Nos enfants s’assoient à même le sol pour étudier »
« Sucaf nous appuyait dans le domaine éducatif. Elle fournissait des table-bancs et réparait les toitures des écoles. Nos enfants s’assoient à même le sol pour étudier. Il n’y a pas de travail dans la localité. Nous demandons au gouvernement de nous envoyer des enseignants », plaide Sylvie Mogaya, vice-présidente de l’Association des parents d’élèves de Ngakobo.
La cessation des activités de ce complexe sucrier, en août 2022, a augmenté le chômage des jeunes de Ngakobo. Les responsables de la jeunesse appellent à une solution d’urgence.
Tenir compte de la jeunesse
« Beaucoup de jeunes de Kossotoulou sont au chômage et souffrent. Cette usine avait non seulement aidé les jeunes de Kouango 1 et 2 mais aussi ceux de la Ouaka en général. Sa fermeture a plongé beaucoup de jeunes dans la précarité. Certains sont même décédés des suites de l’hypertension ou de l’arrêt cardiaque. Que ceux qui reprendront l’usine, tiennent compte de la jeunesse », a souhaité Simon Pierre Yangounda, président de la jeunesse.
Depuis sa fermeture, le gouvernement centrafricain cherche à avoir un partenaire pour relancer les activités de la société sucrière de Ngakobo. La ministre du commerce, Léa Mboua Koyassoum Doumta, s’était rendue, en juillet dernier dans la localité, pour informer la population locale sur le processus de liquidation de cette entreprise.