Au total 5269 personnes, à majorité des femmes et des enfants, ont besoin d’aide humanitaire d’urgence à Zémio. Ces déplacés, originaires de Mboki, avaient fui les hostilités entre les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC) et la milice « A Zandé A Ni Kpi Gbé » en mai 2023.
Depuis leur installation à Zémio, ces personnes vivent dans des conditions difficiles. De nombreux enfants souffrent du paludisme et de maladies diarrhéiques en plus d’une alimentation déséquilibrée. Certains témoignent avoir parcouru des kilomètres à pied.
« Nous avons surmonté beaucoup de difficultés pour arriver ici à Zémio. Nous avons fait le parcours à pied avec des personnes âgées, des femmes et des enfants», raconte Mathias, un des déplacés.
Sur le site temporaire installé au quartier Bandassi, certains déplacés sont à pied d’œuvre pour la construction de leurs tentes. Ils regrettent les conséquences de ces hostilités déclenchées par des hommes armés sur leur situation sociale.
« Notre souffrance se poursuit »
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés. Nous avons également perdu la plupart de nos biens. Nos enfants se sont dispersés. Certains sont allés en République démocratique du Congo, d’autres à Obo et à Djéma. Nous qui sommes à Zémio, nous souffrons de faim et nos peines sont quotidiennes », se lamente Patrick Mboli-Foukouma, un autre déplacé.
Ces personnes indiquent qu’elles ont de la peine à se nourrir convenablement. Elles expliquent n’avoir pas de toilettes, n’ont pas accès à l’eau potable et leur situation sanitaire est déplorable sur le site. Les enfants et les femmes sont les premières victimes.
« Nos enfants mouraient devant nous »
« A Mboki, nous avions vraiment souffert. Nous dormions à ciel ouvert, à même le sol, dans la forêt. Nos enfants mouraient devant nous. Nous avons quitté Mboki pour Zémio. Vieille femme comme moi, j’ai traversé la forêt durant une semaine sous la pluie avec des enfants », dénonce Martine Mbokogbia, une déplacée.
Certains acteurs humanitaires sont déjà à pied d’œuvre pour apporter une réponse humanitaire à ces personnes qui vivent désormais loin de leurs habitations. Malheureusement, cette assistance ne couvre pas tous les besoins.
Absence des vivres
« Concernant l’aide de première urgence, les ONG COOPI et ACTED nous ont apportés de l’assistance. Mais sur le site, il y a encore des manquements et de la souffrance. L’absence d’ustensiles de cuisine et de vivres ne nous complique la tâche », regrette Mathias Yélégoundou, secrétaire général des déplacés de Mboki installés à Zémio.
Le conflit déclenché en mars 2023 entre la milice « A Zandé A Ni Kpi Gbé » et les rebelles de l’UPC, continue de semer la désolation au sein de la population de la préfecture du Haut Mbomou. L’effectif insignifiant des éléments des Forces armées centrafricaines et la quasi-inexistence des services publics dans la région ne favorisent pas une solution rapide à cette crise.