L’audience de confirmation des charges contre Maxime Mokom s’est ouverte, ce 22 août, à La Haye aux Pays-Bas. L’ancien leader des Antibalaka est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, perpétrés en décembre 2013 en République centrafricaine. Une audience, suivie de près à Bangui.
Cette 1ère audience de confirmation des charges a été retransmise en direct au Centre des Martyrs de Fatima, dans le 6ème arrondissement de Bangui grâce à l’appui du bureau local de la Cour pénale international. Plus d’une centaine d’invités, parmi lesquels, les victimes des différentes crises militaro-politiques, ont pris part à cette audience à distance.
A la barre, Maxime Mokom. Ce dernier est accusé par la Cour pénale internationale de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, commis à Bangui et Bossangoa entre décembre 2013 et avril 2014. Les juges vont, à l’issue de cette audience de 72H, confirmer ou infirmer les charges retenues contre cet ancien leader des Antibalaka. Pour les victimes, le début de cette audience publique est un ouf de soulagement.
« Ils ont commis du tort aux Centrafricains »
« Pour moi, c’est un sentiment de satisfaction. Je suis satisfait parce que la CPI, a démarré aujourd’hui la tout 1ère étape qu’est l’audience de confirmation des charges à l’encontre du présumé Maxime Mokom. Ce dernier, avec son groupe, ont commis du tort aux Centrafricains. Ils ont pillé, violé et tué », s’est réjoui Bertin Boto, président de l’Association d’entraide aux victimes des évènements.
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L’audience s’est déroulée devant la chambre préliminaire 2, présidée par le juge Rosario Salvatoré Aitala. L’accusation, pour soutenir sa position, a présenté des preuves matérielles comme des reportages vidéo, réalisés à Bangui, Bossangoa et Boda. Prenant la parole, Maxime Mokom a nié toutes les accusations portées contre lui.
Certaines organisations de victimes déplorent la lenteur dans le traitement du dossier Mokom devant la CPI. Elles souhaitent que les choses aillent plus vite afin que les victimes obtiennent réparation.
« Rien ne bouge »
Pour les autres, je vois que ça avance. Mais pour nous les victimes de Bouca, rien ne bouge. On ne se retrouve toujours pas. Je me rends régulièrement dans cette localité. En 2013 par exemple, j’ai ramené des armes et des munitions que j’ai déposées au tribunal. Mais jusqu’à aujourd’hui, je ne sais pas où sont parties ces preuves. Je ne sais quoi faire », a déploré Olga Mouté, présidente de l’Association des victimes de Bouca.
Débutée ce 22 août, cette première audience prendra fin jeudi prochain. Les juges de la CPI auront 60 jours pour donner leur verdict. Ces derniers pourront confirmer toutes les charges, retenir quelques unes ou acquitter Maxime Mokom.
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