Après 14 ans à la tête du Gabon, Ali Bongo Ondimba a été renversé, ce 30 août à l’aube par l’armée. Ce coup de force est intervenu quelques minutes seulement après l’annonce officielle des résultats provisoires de l’élection présidentielle du 26 août dernier.
Selon les résultats provisoires rendus publics, ce jeudi matin, le président sortant, Ali Bongo Ondimba, est réélu avec 64, 27 % des suffrages exprimés. Il devance son principal opposant, Albert Ondo Ossa qui a obtenu 30, 77 % des voix. Alors que le chef de l’Etat gabonais devrait briguer un 3ème mandat, une douzaine d’officiers de l’armée ont déclaré, à la télévision Gabon 24, la fin du régime en place, l’annulation des élections et la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre.
Dans cette déclaration, ce collectif d’officiers indique qu’Ali Bongo et sa famille sont en « résidence surveillée ».
Des arrestations enregistrées
Les officiers ont également annoncé des arrestations, notamment celle de l’un des fils du président, pour « haute trahison, détournement de deniers publics et malversations financières ». Selon ces militaires, agissant au nom du Comité de transition et de restauration des institutions, ils comptent défendre la paix après les récentes élections qui, selon eux, n’ont pas été crédibles. Quelques heures après cette déclaration, l’internet ainsi que les signaux de RFI et France 24, coupés à la veille du scrutin, ont été rétablis.
Si les réactions arrivent au compte goutte, la France dit suivre de près l’évolution de la situation. De son côté, la Chine appelle au retour immédiat à l’ordre constitutionnel tout en appelant les militaires à garantir la sécurité d’Ali Bongo Ondimba et de sa famille. Quant aux instances régionales, notamment la CEMAC, la CEEAC et l’Union Africaine, elles n’ont pas pour l’instant réagi sur cette situation au Gabon.
Ali Bongo Ondimba avait pris le pouvoir en 2009 après le décès de son père, Omar Bongo Ondimba.
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